Un grand ouvrage est en gestation par des intellectuels maliens pour célébrer le centenaire de la naissance de Seydou Badian Kouyaté. Les initiateurs de ce projet ont procédé au lancement, le 9 avril 2021 au Mémorial Modibo Keïta. Etaient présents, l’ancien ministre, Diadié Yacouba Dagnioko, l’ancien ministre, Adama Samassékou, le ministre de la communication, Dr. Hamadoun Touré, celui de la Refondation de l’Etat, les parents, amis et fils de feu Seydou Badian Kouyaté, Daouda Tékété, ancien journaliste, le fils du défunt, Yacine Seydou Badian Kouyaté etc.
Le Hogon a ouvert le Ball et a rappelé les uns et les autres que la mort n’est pas une fin en soi. Seydou Badian, comme il l’a fait savoir, est mort mais il est parmi nous. « L’homme est parti, ses écrits sont là, ses pensées sont là », a dit le Hogon. Au nom de la sagesse africaine, le Hogon a remercié le public. Ce fut le tour du directeur du Mémorial Modibo Keïta de remercier et de souhaiter la bienvenue à tout le monde présent. Hasard ou coïncidence, Moussa Traoré, le directeur du mémorial, en adressant la bienvenue à ce public qui a fait massivement le déplacement, a levé toute équivoque pour dire qu’il s’appelle Traoré Moussa et non Moussa Traoré, celui-là qui a mis Seydou Badian et ses compagnons dans les bagnes de Kidal pendant 7 ans (rire d’un public). Selon M. Traoré, Seydou Badian fut un repère, un éclaireur des consciences, une boussole. Tour à tour, les proches parents, amis et le fils de Seydou Badian, parrain de l’événement, vont se succéder pour magnifier le parcours d’un homme qui restera un exemple pour les générations futures. L’ancien ministre, Diadié Yacouba Dagnioko, a fait savoir que c’est depuis le mois de décembre qu’une petite équipe a travaillé sur ce projet. « Quel sens faut-il donc à ce projet ? », s’est-il interrogé. Pour lui, il s’agit d’un homme qui a tout donné à son pays. Malgré tout cela, aucune rue, ni un bâtiment ne porte son nom. Il dira que ses livres sont introuvables et que c’est l’amertume de l’oubli. Le 10 avril, va-t-il indiquer, est sa date de naissance, et le 10 avril 2028, sera célébré le centenaire de sa naissance, pour donner naissance à un grand ouvrage. Ce livre sera dédicacé par Madame le ministre de la culture. Selon lui, aucun coin de terre du Mali n’a été oublié par Seydou Badian Kouyaté. Alors, il faut replonger dans son œuvre pour voir les valeurs ancestrales, a ajouté l’ancien ministre de la culture. Il va faire savoir que Seydou Badian a vécu toute sa vie dans la félicité, égal à lui-même, les 7 ans de sa détention qu’il a passé à Kidal. Pour sa part, le ministre de la Refondation de l’Etat et des Relations avec les Institutions, Mohamed Coulibaly, a saisi l’occasion, devoir de mémoire oblige, pour rappeler les circonstances de sa rencontre avec l’illustre disparu. C’était, va-t-il rappeler, ce jour de décembre 2018, peu avant la date fatidique, où ils étaient en disciples, venus voir avant de prendre la route d’Accra, où le Mouvement Fédéral Panafricain(MFP) s’apprêtait à y commémorer les 6O ans du « ALL-Africain People’ Conférence » (la Conférence Panafricaine des peuples) que Dr. Kwamé Nkrumah, premier président du Ghana, avait organisé en 1958et qui fut présenté à Seydou Badian Kouyaté par une de ses sœurs, Maïmouna Diakité. Pour lui, on peut, certes, être à l’image de Seydou Badian, mais difficilement atteindre la cime sur laquelle il s’éleva. Le ministre Coulibaly a fait savoir qu’il est de ceux qui pensent que le Mali n’a toujours pas reconnu à sa juste valeur le sacrifice, le don de soi, de ses filles et fils des plus méritants. C’est malheureusement, ce qui arrive, lorsque la décision revient à des groupes de personnes, le plus des médiocres, sans doute des parvenus, ayant peu de souci d’élever les valeurs, incapables de saluer le mérite, le vrai, comme il se doit ; tel qu’on vient de consacrer, ici, aujourd’hui, va-t-il évoquer. Il a ajouté que c’est aussi une question de culture, mais que l’Etat du Mali s’emploiera à faire mieux que les hommages à titre posthume. Il a salué la lutte patriotique de feu Seydou Badian, l’écrivain, le médecin de campagne, le rédacteur des grands moments, l’homme d’Etat et le leader qu’il a su incarner dans la dignité. Selon lui, autant de qualités intrinsèques avec des distinctions reçues qui commandent l’exécution en sa mémoire du Janjo, cet air des preux Mandingues, autant que l’Hymne que nous le devons.
Fakara Faïnké
Source: Lerepublicainmali