Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Centenaire de la bataille des Dardanelles : SOUS LE SIGNE DE LA PAIX ET LA RECONCILIATION

La commémoration de cet important épisode de la 1ère Guerre mondiale, a été l’occasion, non seulement de rendre hommage aux combattants tombés sur le champ de l’honneur, mais aussi de prôner le message de paix à travers le monde

ibrahim boubacar keita president malien ibk epouse Keïta Aminata Maïga visite Cevdet Yilmaz ministre developpement gouverneur commandant Turquie

Il y a cent ans, à Çanakkale, le destin de toutes les nations engagées dans la Grande guerre (la 1ère Guerre mondiale) se jouait dans les premiers ravages du front d’Orient. Ce que certains ont appelé la bataille des Dardanelles ou de Gallipoli ou encore de Canakkale, fut l’un des affrontements les plus meurtriers du premier conflit mondial.
Pour commémorer ce centième anniversaire, les dirigeants du monde entier se sont retrouvés vendredi à Çanakkale en Turquie pour rendre hommage aux victimes et véhiculer le message de paix. Près de 20 chefs d’Etat et de gouvernements dont le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta ont participé aux festivités solennelles commémoratives de la bataille de Çanakkale. L’événement s’est déroulé en trois étapes, à la place du monument Mehmetcik, au Mémorial britannique et au cimetière français.
Au monument Mehmetcik, le président de la République turc, Recep Tayyip avait fait les choses en grand. Les drapeaux des différents pays invités pavoisaient les lieux. Par un froid mordant, les soldats turcs habillés en tenue traditionnelle et les soldats anglais défilaient, pendant que les deux armées de l’air (turque et anglaise) faisaient des démonstrations émerveillant le public. Ensuite, avant trois coups de canon, des minutes de silence ont été observées en la mémoire de tous les combattants tombés sur le champ de l’honneur. Après l’exécution des hymnes nationaux, une chorale constituée d’enfants turcs, britanniques et australiens ont ensemble chanté en véhiculant un message de paix à l’endroit de la communauté internationale.
Parmi les personnalités ayant rehaussé l’éclat de la cérémonie par la présence, on notait le Prince Charles et son fils le Prince Harry d’Angleterre et les Premiers ministres d’Australie et de Nouvelle Zélande.
La cérémonie a débuté par le dépôt de gerbe de fleurs par le président turc et le Prince Charles sur la place dédiée aux soldats morts durant la bataille.
Prenant la parole le premier, le Prince Charles a rendu un hommage à tous ceux qui sont tombés lors de ce conflit. «On doit combattre la haine pour honorer ceux qui ont disparu il y a cent ans», a-t-il insisté avant de souhaiter que l’exemple de Çanakkale (Dardanelle*s) permette à la communauté internationale de transformer la peine commune en outil de promotion de la paix, de la fraternité et de l’amour.
Abondant dans le même sens, le président turc Recep Tayyep Erdogan a lui aussi délivré un message de réconciliation. Cent ans après, les conséquences douloureuses de la Première Guerre mondiale restent  encore dans les mémoires. La Grande guerre n’a pas seulement défini le paysage géopolitique du 20è siècle, elle a aussi remodelé nos sociétés et refait nos destins, a-t-il expliqué, ajoutant qu’aujourd’hui, la Turquie est plus que jamais déterminée à coopérer avec toutes les nations afin d’assurer la paix éternelle et la prospérité dans le monde entier. Recep Tayyep Erdogan a salué la bravoure et le courage des soldats tombés lors de ce conflit.
Au mémorial britannique, l’émotion était aussi grande. Là, des prières, des recueillements, des chants d’honneur, ont résonné pour le repos de l’âme des soldats morts dans le combat.

RECONCILIATION DES BELLIGERANTS D’HIER. Ensuite les chefs d’Etats se sont rendus au cimetière français, où reposent des tirailleurs sénégalais (un terme qui désigne tous les soldats des colonies françaises ayant combattu au compte de la France pendant les deux guerres mondiales). Ici, le président Ibrahim Boubacar Keïta a déposé une gerbe de fleurs en la mémoire des soldats tués avant de se recueillir sur les tombes de plusieurs de nos grands-parents qui ont combattu pour la France. Sur les pierres timbales, on peut lire des noms comme Samballa Diallo, Moussa Traoré, Mamadou Coulibaly.
Evoquant l’historique de cette importante bataille, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a rappelé que  le 18 mars 1915, la flotte alliée, au cours d’une manœuvre périlleuse, a dû battre en retraite à Canakkale. Le minage du détroit et le feu continu des armées ottomanes ayant endommagé de nombreux vaisseaux. « Le Bouvet », un cuirassé français, a sombré en quelques minutes. Rien ne semblait pouvoir forcer le détroit des Dardanelles, que les citadelles militaires gardaient jalousement, a rappelé le ministre français de la Défense. Le 25 avril 1915, pour venir à bout de l’artillerie qui leur faisait face, les troupes alliées débarquèrent sur la péninsule de Gallipoli (Gelibolu en turc), à Cap Helles, Sulva Bay et Bulaïr pour les Anglais, Gaba Tepe pour les soldats de l’ANZAC. Les Français, de leur côté, ont mis le cap sur la rive asiatique pour faire diversion. Ils prirent ainsi le fort de Kum Kale avant d’être appelés en renfort sur la péninsule. Dix mois durant, les forces alliées se heurtèrent à la résistance obstinée des combattants de Mustafa Kemal, qui étaient souvent armés de leur seul courage, a poursuivi Jean-Yves Le Drian.
La crête de Chunuk Baî resta imprenable, faisant dissiper peu à peu l’ivresse d’une guerre courte. Les soldats alliés creusèrent dans la rocaille des tranchées de fortunes, en contrebas des postes turcs. La soif, la maladie, l’épuisement s’installèrent parmi eux. Pris au piège de ces terres arides, bloqués sur les étroites plages où elles ont débarqué, les troupes françaises et britanniques ont pourtant tenu jusqu’au bout.  Mais Constantinople était loin, et Canakkale infranchissable. Au matin du 8 janvier 1916, les alliés quittèrent Gallipoli. La campagne des Dardanelles était terminée.
Après ce rappel historique, Jean-Ives Le Drian a rendu hommage aux « poilus » du front d’Orient, aux 80.000 hommes du corps expéditionnaire d’Orient et de la Marine française qui sont venus défendre leur patrie sur cette terre lointaine, théâtre de l’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire de la première guerre mondiale. Marins, zouaves, tirailleurs sénégalais, algériens, légionnaires, 10.000 soldats français et coloniaux sont tombés devant Gallipoli. Leur courage et leur sens du sacrifice ne seront jamais oubliés, a-t-il promis.
Selon le ministre français de la Défense, le 25 avril ne célèbre pas une victoire. Il commémore, dira-t-il, la bataille des Dardanelles telle qu’elle s’est jouée ici. Il honore la mémoire de toutes les nations qui ont combattu, et c’est bien là, le sens que Mustapha Kemal, fondateur de la République turque, avait voulu donner à cette cérémonie. Gallipoli incarne donc aujourd’hui plus que jamais la réconciliation des belligérants d’hier, la fraternité de nos peuples, la détermination de nos pays à lutter de longue date ensemble en faveur de la paix. Elle est aussi l’acte de naissance de trois grandes nations amies de la France (la Turquie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande),  son centenaire nous rassemble dans un recueillement partagé et une même émotion, a dit le ministre français de la Défense.
Envoyée spéciale
C. DIALLO

« Après la guerre, on retourne toujours à la table de la paix », dixit le président Ibrabim Boubacar Keita

A l’issue de ces cérémonies, le président Ibrahim Boubacar Keïta, dans un entretien accordé à la presse, a indiqué que cette commémoration était un bel événement qui signifie qu’on retourne toujours à la table de la paix après la guerre. « Ce qui s’est passé ici a été horrible. La bataille des Dardanelles est connue dans l’histoire contemporaine comme l’une plus des difficiles où, il y a eu plus de morts dans les conditions inhumaines.  C’est une leçon à tirer que ceux qui étaient dans les alliances autour de la Grande Bretagne, de la France, la Belgique  et qui faisaient face à l’Allemagne, la Turquie et la Bulgarie, sont aujourd’hui des nations en paix. Du coté français, il y avait la Nouvelle Zélande et l’Australie. Tous ces pays étaient ensemble à Gallipoli pour dire très clairement leur désir, leur souhait de garantir par tous les moyens la paix mondiale. Parce que les jeunes gens sont morts ici entre 20 et 25 ans à la fleur de l’âge. Toute une génération est couchée Gallipoli. Et nous avons notre part nous les Maliens. La symbolique est très forte et nous ne pouvons pas nous en démettre. Nous sommes ici pour honorer les mémoires de ces Maliens qui sont tombés dans une guerre qui n’était pas la leur. Qui avaient le sentiment de combattre pour la paix, la liberté»,  a souligné le chef de l’Etat.
Pour Ibrahim Boubacar Keita, la paix est une demande très forte de l’humanité entière. «Il faut la respecter et y croire et la commémoration de ce centenaire à Gallipoli  est une belle occasion de réaffirmer notre dédicace pour la paix, a estimé le président Keita.

C. D.

SOURCE : L Essor

Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct