Au Mali, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) traverse une période difficile. Une guerre de leadership s’est soldée, le 22 octobre dernier, par la destitution du président de l’institution, Amadou Bâ et son premier questeur, Dr Beffon Cissé. Saisie, la Section administrative de la Cour Suprême a ordonné un sursis à l’exécution, ce 03 décembre 2018.
Destitués pour «indiscipline budgétaire», Amadou Bâ et Dr Beffon Cissé ont été remplacés par Me Issiaka Sanogo et Evaris CAMARA représentant respectivement le Barreau et le Rassemblement pour le Mali, le parti au pouvoir. Par une requête en date 08 novembre 2018, les « destitués » ont saisi la Cour Suprême « aux fins d’ordonner le sursis à l’exécution de la décision de l’Assemblée Plénière Extraordinaire du 22 octobre 2018 de la CENI et celle en date du 25 octobre portant respectivement retrait de responsabilités au Sieur Amadou Bâ, président de la CENI et son remplacement par Me Issiaka Sanogo, Avocat à la Cour et au Dr Beffon Cissé, premier questeur et son remplacement à ce poste par Evariste F. Camara».
Dans l’arrêt du 03 décembre, la Cour suprême « ordonne le sursis à l’exécution de la décision de l’Assemblée Plénière Extraordinaire du 22 octobre et celle en date du 25 octobre». La Cour motive sa décision par le fait qu’en cas d’annulation totale des deux décisions, qu’il n’y ait pas d’ « atteinte …difficilement réparable» à l’exécution des actes. Cette victoire des « destitués », si on peut l’appeler ainsi, n’est que provisoire. Car, leur requête vise, au fond, à l’annulation des deux décisions pour « excès de pouvoir ».
Mamadou TOGOLA
La rédaction