Au Mali, les ponts ne servent plus qu’à circuler et à traverser le fleuve. Ils sont également pour des gens insouciants des pistes de danse. Surtout des nouveaux mariés qui, en plein cortège de célébration, s’immobilisent sur un pont.
Un des leurs bloque alors sciemment avec son véhicule tous les autres usagers : mariés, invités et autres descendent des véhicules et mobylettes, chantent, dansent et se filment dans une ambiance indescriptible. Les autres usagers du pont, ne sachant quoi faire, sont obligés de prendre leur mal en patience quelle que soit la durée de cette scène ubuesque.
Des images de ce genre de bouffonnerie circulent sur les réseaux sociaux ces temps-ci. La scène décrite ci-haut semble se dérouler sur le pont des Martyrs où un cortège de mariage en mal de sensation a coupé la circulation routière pendant quelques minutes pour se livrer à une partie de danse.
Il est indéniable que l’incivisme a la peau dure au Mali. Mais, chaque fois que l’on soulève le problème, certains usagers de la route rejettent la faute sur d’autres. Par contre, quand on constate les agissements de ces usagers, l’on comprend aisément qu’il s’agit d’un véritable phénomène de société.
Pour preuve, la fameuse vidéo des mariés faisant la bamboula sur le pont, devenue virale ces derniers jours sur les réseaux sociaux, est au centre de tous les sujets de causerie et suscitent de nombreuses réactions dans les grins, les familles et toutes les plateformes (Tiktok, WhatsApp, Facebook, etc.)
Il faut préciser que la vidéo en question n’est pas la première et ne sera sûrement pas la dernière si elle n’est pas rapidement circonscrite par des mesures énergiques. Car il s’agit d’une pratique qui se fait de plus en plus courante en terre malienne.
Depuis, cet acte que beaucoup jugent incivique, de nombreux internautes déclarent que les Maliens doivent arrêter certaines pratiques pour diverses raisons, dont l’insécurité. Et pour d’autres, il serait bien indispensable que les autorités en charge de la sécurité et de la circulation routière prennent des décisions strictes pour interdire et punir avec la dernière rigueur des actes d’incivisme de ce genre avant qu’ils ne soient pas un phénomène de mode.
La décision récente prise le 29 août 2024 par la délégation spéciale de la mairie du district de Bamako limitant les cortèges de mariage à six véhicules, est bien salutaire. Elle devrait aller au-delà en interdisant purement et simplement la circulation des cortèges de mariage sur les artères principales de la capitale (boulevards, ponts et autres).
La décision ci-dessus évoquée devrait être renforcée par des contrôles rigoureux de police.
Siguéta Salimata Dembélé
(stagiaire)
Source :Mali Tribune