Le Mali a célébré le monde du travail, à l’instar des pays du monde entier. Dans la foulée, comme chaque année, la communion des travailleurs a été marquée par la sortie du Secrétaire General de l’UNTM. Yacouba Katilé est resté égal à lui-même pour la circonstance, dans son adresse aux différentes composantes de la plus importante centrale syndicale du Mali.
Plus grande centrale syndicale du Mali, l’Union nationale des Travailleurs du Mali n’a pas failli à la tradition. Ce 1er mai 2016 a été marqué comme chaque année par le grand défilé des diffrentes corporations professionnels de son obédience sur le Boulevard de l’Indépendance, soit treize syndicats nationaux affiliés à l’Untm. En présence du beau monde mobilisé pour la cause, M. Katilé n’est pas allé par dos de la cuillère.
Concernant le cadre des négociations tripartie avec le Conseil national du patronat et le gouvernement, il a reconnu que certains points ont été satisfaits. Toutefois, lesdites avancées à ses yeux ne sauraient occulter les nombreuses attentes de l’Untm qui attendent encore d’être comblées. Comme quoi, la centrale syndicale historique ne sera totalement satisfaite qu’avec l’effectivité de l’ensemble des points de revendication arrêtés de commun accord avec les autorités. La récente et timide augmentation des salaires, du Smig, des allocations familiales et la baisse de l’ITS sont ainsi insuffisants, selon le Secrétaire général, qui attend avec impatience que soient traités les points restés en souffrance. Pour ce faire, il a rappelé qu’une commission de suivi est à pied d’œuvre afin de procéder à une évaluation exhaustive de l’état d’avancement des points ayant fait l’objet d’accord avec le gouvernement.
En attendant, le premier responsable des travailleurs du Mali regrette qu’aujourd’hui l’application de plusieurs points fasse encore défaut. D’une part il y a de la situation des compressés de l’Itema, de l’Hôtel Azalaï Tombouctou, de Huicoma, et d’autre part l’ITS puis le bilan de la privatisation signée depuis 2011. Tout en saluant par ailleurs les parlementaires et l’Assemblée nationale pour le vote du principe de diminution de l’impôt sur les salaires, Yacouba Katilé déplore que la mesure n’ait eu encore aucune incidence sur les salaires.
S’y ajoute, en outre, qu’aucune suite n’a été donnée à la demande d’intégration à la fonction publique de tous les contractuels, surtout dans les domaines de l’enseignement et de la santé, tandis que l’harmonisation des indemnités et primes dans tous les secteurs de la fonction publique se fait toujours attendre. Cette dernière revendication avait été pourtant évoquée, lors du 1er Mai 2015, à la même tribune, a rappelé le Secrétaire de l’Untm avant d’étirer davantage le chapelet des attentes sur lesquelles la première centrale malienne a opté pour la stratégie du dialogue social. Mais M. Katilé de prévenir qu’à l’impossible nul n’est tenu et que l’Untm prendra toute sa responsabilité au lendemain de ce 1er mai 2016.
Les syndicalistes de l’Untm regrettent le fait que le gouvernement soit en train de faire semblant de satisfaire les points de revendication sur lesquels il a pris des engagements fermes. Et d’ajouter, qu’une attention particulière sera accordée aux cas du syndicat de l’Office de radiodiffusion et télévision du Mali (ORTM) et des banques et établissements financiers (Synabef). Au demeurant, tous ces problèmes constituent des nouvelles revendications pour l’Untm et seront inclues à ce titre aux points non satisfaits du protocole de 2011-2014.
Le numéro 1 de l’UNTM a par ailleurs donné de la voix en dénonçant des cas de «violations graves » des libertés syndicales, dans les écoles privées et un préavis de grève sera déposé avant la fin du mois, a -t-il assuré comme pour annoncer que la plus grande syndicale compte avoir gain de cause en battant le pavé. Et, dans les jours à venir, la stratégie sera explicitée afin de mieux cerner l’ampleur du bras de fer qui pointe à l’horizon. De mauvais augure pour la ministre Raky Talla de plus en plus débordée par le front social en ébullition.
Ong GRADEM :Sortie remarquée le 1er Mai
Lors de la fête du travail, un acteur non des moindres était du rendez-vous au traditionnel défilé du Boulevard de l’Indépendance.
Autorités et acteurs du mouvement syndical ont en effet apprécié la parade de GRADEM. Cette ONG tournée vers la promotion des droits des enfants a pris part aux festivités annuelles de l’UNTM, centrale à laquelle elle est affilée. On pouvait apercevoir des travailleuses domestiques et certaines responsables de GRADEM battre le pavé en brandissant notamment des revendications en rapport avec l’amélioration de leurs conditions de travail, la limitation de la durée du travail ou encore l’interdiction d’exploiter le travail des filles de moins de quinze conditions. Une sortie qui met en exergue pour le moins la convergence de vues entre l’ONG et l’UNTM, toutes engagées pour la promotion des droits des couches défavorisées de la société.
La Rédaction