Le Conseil de convergence de la CEDEAO, composé des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales, réuni en sa huitième session ordinaire à Dakar le 4 septembre dernier, a pris une décision historique en donnant son quitus à la création d’un institut monétaire de la Communauté en 2018.

Le communiqué issu du conseil indique que cet institut monétaire sera une structure de transition préparant la mise en place de la Banque centrale de la CEDEAO. Il sera doté d’un conseil d’administration, d’un comité technique et d’un conseil de gestion. Par ailleurs, l’organigramme d’opérationnalisation prévoit quatre départements : « Administration et finances », « Opérations », « Affaires juridiques » et « Recherche et statistiques ». En outre, la mise en place d’une Banque centrale qui sera chargée de l’émission de la nouvelle monnaie de la CEDEAO et de la mise en œuvre de la politique monétaire de l’ensemble des États membres, était à l’ordre du jour.
Le conseil a, entre autres, adopté le rapport de convergence 2014 ainsi que le projet d’Acte additionnel modifiant un précédent acte portant sur le pacte de convergence et de stabilité macroéconomique. Ce rapport indique qu’en dépit de l’épidémie à virus Ebola dans la région et de la baisse des prix des matières premières, la croissance régionale est ressortie à 6,2% en 2014 contre 6,6% en 2013.  Cinq pays : la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigeria et la Sierra Léone ont enregistré une croissance au dessus de la moyenne communautaire.  En matière d’inflation, le taux a pu être maitrisé dans la plupart des pays du fait de la bonne production céréalière et des mesures prises par les États pour contrer les tendances inflationnistes. Dans le domaine des finances publiques, le déficit global s’est aggravé dans six États membres à cause de la hausse des dépenses publiques et du repli des recettes, notamment dans les pays victimes d’Ebola.
Quant à l’Acte additionnel portant sur le pacte  de convergence et de stabilité macroéconomique, quelques amendements y ont été ajoutés afin de rationaliser les critères de convergence et de préciser les conditions à remplir avant son entrée en vigueur.
Au cours de la session, les dirigeants de la CEDEAO ont réitéré la détermination de la Commission de la CEDEAO à aller dans le sens de la réalisation de l’agenda de l’intégration monétaire et du développement durable de notre communauté. Tout en précisant que l’organisation œuvrera en parfaite intelligence avec les autres parties prenantes pour que la vision d’une CEDEAO des peuples, plutôt qu’une CEDEAO des États, devienne une réalité à l’horizon 2020.
Le conseil a fait des recommandations aux États. Il a notamment préconisé une plus grande mobilisation des ressources en mettant l’accent sur l’élargissement de l’assiette fiscale et la modernisation de l’administration fiscale. Il a aussi préconisé une plus grande diversification des économies, la rationalisation des dépenses, le renforcement de la coordination entre les politiques monétaires et budgétaires et enfin le respect strict des limites prescrites en matière de financement du déficit budgétaire par la Banque centrale.
F. MAÏGA

source : Essor