Des militaires en treillis annonçant prendre le pouvoir, soutenus ensuite par l’armée et des manifestants, des partenaires occidentaux qui condamnent: le coup d’Etat au Niger, encore plein de zones d’ombre, est le troisième du genre au Sahel, ébranlant encore une région déjà au bord du gouffre.
QUE SE PASSE-T-IL A NIAMEY ?
Le chef d’état-major, le général Abdou Sidikou Issa a annoncé jeudi que “le commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN)” avait “décidé de souscrire à la déclaration” des putschistes afin d'”éviter une confrontation meurtrière entre les différentes forces”.
Mercredi soir, des militaires putchistes méconnus du grand public avaient annoncé à la télévision nationale avoir renversé le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis 2021.
Dans cette allocution, le colonel-major Amadou Abdramane a annoncé la suspension des institutions et la fermeture des frontières du pays, justifiant le coup d’Etat par “la dégradation continue de la situation sécuritaire” au Niger.
La junte, qui dit rassembler tous les corps de l’armée, de la gendarmerie et de la police, a instauré un couvre-feu de 22H00 à 05H00.
Les partisans du président Mohamed Bazoum rassemblés à Niamey le 26 juillet 2023
Cette annonce est intervenue à l’issue d’une journée de tension et de confusion, marquée par ce que le gouvernement avait appelé “un mouvement d’humeur” de la garde présidentielle, qui retient le président Bazoum à la présidence.
Des manifestants se sont rassemblés jeudi dans le centre-ville de Niamey pour déclarer leur soutien aux putschistes, certains brandissant des drapeaux russes, et scandant “à bas la France”, partenaire privilégié du régime de M. Bazoum.
Des manifestants armés de bâtons ont brûlé des véhicules près du siège du parti de M. Bazoum, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
La veille, une manifestation d’opposants au coup d’Etat avait été dispersée par des tirs de sommation de la garde présidentielle à proximité du palais.
BAZOUM ET SON GOUVERNEMENT REJETTENT LE COUP D’ETAT
Quelques heures après la vidéo des putschistes, le président Mohamed Bazoum, qui a pu s’entretenir dans la nuit avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, a publié un message sur twitter, rebaptisé X, pour affirmer que les acquis démocratiques seraient “sauvegardés”.
Tv5monde