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«Ce n’est pas moi qui ai donné l’ordre de…» : Triste rappel des événements sous Moussa Traoré et ATT

«Il faut impérativement reprendre Kidal quoi qu’il en coûte. C’est une question de souveraineté nationale. Il faut laver l’humiliation et redonner espoir à tous les Malines qui avaient cru un moment que notre armée était prête pour rétablir l’intégrité du territoire national». Telle était la devise de nos autorités avant l’offensive lancée par notre armée nationale pour la récupération définitive de la région de Kidal aux mains des apatrides armés du Mnla et de leurs acolytes. Mais, au finish, une défaite cuisante. Et depuis lors, personne ne veut s’assumer, comme ce fut le cas sous les généraux Moussa Traoré et Amadou Toumani Touré (ATT).

 

 

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L’armée malienne vient d’être mise en déroute par les mouvements armés à Kidal. Les combats ont fait, selon certaines sources, au moins 30 morts. Alors qu’on s’attendait à ce que le gouvernement malien s’assume, il assure plutôt que l’Exécutif n’a jamais donné l’ordre à l’armée d’attaquer et a mis en place une Commission d’enquête. Drôle de réaction ! Qui a donc donné l’ordre et qui est responsable de la déroute militaire de mercredi 21 mai à Kidal ? La question reste posée.

 

 

Toujours est-il que c’est à jeu ping-pong qu’on assiste actuellement. «Les militaires maliens ont décidé d’attaquer. L’autorité politique n’avait pas donné d’ordre dans ce sens. Il y a eu des erreurs et les responsabilités seront situées. Nous ne voulons tout de même pas jeter notre armée en pâture», déclarait Moussa Mara.

 

 

Il faut le reconnaître, la visite du Premier ministre à Kidal a permis à l’armée malienne de tâter le terrain et de mesurer sa force avec les groupes armés narco-terroristes. Après le constat amer du renforcement des capacités guerrières des rebelles, l’attaque de l’armée était pour du moins suicidaire. Mais, c’était bien osé. Dès lors, la conscience populaire était encline à croire à une victoire rapide de l’armée malienne en cas de guerre ouverte contre, exclusivement, les groupes terroristes. Mais, cet affrontement meurtrier perdu par les Fama, a permis à l’opinion de se faire une idée sur la puissance de frappe de ces groupes armés.

Du coup, les ardeurs baissèrent, mais les Maliens s’attendaient encore à une grande offensive. En réalité, il ne s’agissait que d’une action sur un coup de tête. C’est pourquoi personne ne veut aujourd’hui endosser cette irresponsabilité. Le gouvernement avait assumé, dans un premier temps, l’initiative, mais de nos jours, les discours ont changé de coloration. Selon certaines mauvaises langues, le Premier ministre, chef du gouvernement et le président IBK, déresponsabilisent l’Exécutif et parlent désormais d’une action non habilitée par les autorités politiques.

 

Mais, qui a donc donné l’ordre d’attaquer ? Ce qui es incompréhensible dans cette histoire, c’est comment un groupe de militaire peuvent décider d’eux d’attaquer ces rebelles lourdement armés, sans l’aval de nos plus hautes autorités, notamment du président de la République et du Premier ministre. D’autant que le président de la République est le chef suprême des Armées et que selon l’article 53, titre IV de la Constitution malienne, c’est «le gouvernement (qui) détermine et conduit la politique de la Nation et dispose de l’administration et de la force armée». Et l’article 55 du même titre stipule : «Le Premier ministre est le Chef du gouvernement, à ce titre, il dirige et coordonne l’action gouvernementale. Il assure l’exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l’article 46, il exerce le pouvoir réglementaire. Il est responsable de l’exécution de la défense nationale…». Sans commentaire !

 

Qui a donné l’ordre d’attaquer ? Cette question rappelle tristement les événements de 1991 sous le général-dictateur Moussa Traoré, après les massacres des Maliens, notamment des femmes marchant nues et des enfants. Il avait dit qu’il «n’avait pas donné l’ordre aux militaires de tirer». Et ATT, quant à lui, par rapport à cette même crise du Nord qui l’a éclaboussé, particulièrement au drame d’Aguel Hoc, déclarait qu’il n’était pas responsable. Bien dit. Mais, quand il était interpellé sur des problèmes sociaux, affirmait : «Je ne suis pas ministre de…, de…, pour résoudre ce problème…».

 

 

Dans quelle République sommes-nous alors ? Une République où on privilège la fuite en avant et où personne ne veut s’assumer ? Une République où personne ne veut aller au charbon ? Une République dans laquelle on ne s’assume pas ? Une République dans laquelle, comme on le dit, chacun couvre sa tête quand ça chauffe et cherche un bouc émissaire ? Non, il faut que ça change et cela doit changer, car de cela dépend notre survie.

Bruno LOMA

SOURCE: Le Flambeau

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