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À cause d’énormes difficultés rencontrées dans leur activité : Les distributeurs de gaz menacent d’observer un arrêt de travail

L’activité de distribution de gaz butane est aujourd’hui dans la tourmente. Le Groupement professionnel des distributeurs de gaz butane (GPDG), présidé par Birama Yattassaye, est sur le qui-vive. Les acteurs du secteur n’arrivent plus à recharger des milliers de bouteilles de gaz à cause de certaines dispositions qui pénalisent non seulement les distributeurs, mais aussi les consommateurs. Cette organisation après amoult tractations avec les services techniques de l’Etat, n’est pas parvenue à trouver une solution. Comme ultime arme, elle compte observer purement et simplement un arrêt de travail à durée indéterminée.

Depuis des années, l’activité d’importation et de distribution du gaz domestique traverse une crise profonde à cause du mécanisme contraignant et inadapté mis en place par le gouvernement. En effet, la libéralisation du secteur qui a entraîné une prolifération de  » petites  » sociétés gazières d’importation qui sont aujourd’hui au nombre de neuf et la politique de subvention, dont l’argent n’est jamais remboursé à temps par le trésor public, ont fait que le secteur bat de l’aile. Ainsi, la consommation annuelle du Mali qui a été de 13 000 tonnes en 2011 a régressé en 2013 à 11 000 tonnes, ce qui correspond pratiquement à la consommation mensuelle de certains pays voisins. Au même moment, le niveau de consommation du bois et du charbon de bois ne cesse de progresser au grand dam des environnementalistes. Le Sahara s’installe à un rythme inquiétant sur la quasi-totalité de notre territoire.

 

 

La nouvelle crise en cours concerne les distributeurs de ce produit. En effet, pour le président du Groupement professionnel des distributeurs de gaz butane (GPDG), Birama Yattassaye, la profession est confrontée à pas de nombreux problèmes. Et ce, ajoute-t-il, malgré les multiples correspondances et réunions avec les services techniques concernés, rien ne change. Au contraire, la situation ne fait que empirer. Aux dires de M. Yattassaye, depuis un certain temps, pour responsabiliser les sociétés gazières des dégâts éventuels que les bonbonnes pourraient causer, il a été décidé, conformément à la loi, qu’aucune société ne remplisse les bouteilles d’une autre. En clair, Sodigaz n’est plus habilitée à recharger une bouteille de Coumba gaz et vice versa.

 

 

Selon le président du GPDG, lorsque cette mesure a été prise, il avait été exigé aux neuf sociétés importatrices de gaz de faire tout pour éviter une rupture de stock. D’après M. Yattassaye, il était prévu que  » toute société qui sera confrontée à trois ruptures de stock dans l’année verra son agrément retiré « . Le problème est qu’aujourd’hui près de la moitié des sociétés sont en rupture de stock. Notre interlocuteur cite l’exemple de Sigaz, Fouta Gaz, Coumba Gaz et Bamagaz. Conséquence : les distributeurs qui ne font pas de différence de bonbonne lors de l’échange avec les clients se retrouvent avec les bouteilles de ces sociétés en rupture. Ce qui bloque leur activité souvent pendant des mois.

 

 

Autre inquiétude soulevée par Yattassaye, c’est le cas des bouteilles dites étrangères. D’après lui, certaines de ces bouteilles sont bel et bien maliennes, mais appartiennent à des sociétés qui ne commercialisent plus le gaz comme Shell, Mobil ou Cérégaz. S’agissant des bouteilles étrangères déjà en circulation dans notre pays, il estime que ce ne sont pas toujours des cas de fraude, mais que souvent c’est à la suite des déplacements des familles qu’elles se retrouvent sur le marché malien. Un phénomène qui a été encouragé par les postes frontaliers et même par les sociétés gazières qui les remplissaient jusque-là.  « Aujourd’hui, on ne doit pas pénaliser les clients détenteurs de ces bouteilles qui n’y sont pour rien. Et même si l’État les saisit, qu’est ce qu’il peut en faire si ce n’est de les remettre dans le circuit. On ne doit pas oublier que le Mali est dans un espace économique sous-régional d’intégration qui assure la libre circulation des personnes et des biens. Il faut donc essayer de mettre en place des mesures d’accompagnement pour gérer cette situation  » a-t-il souligné.

 

 

Dans la même foulée, le président du GPDG estime que leurs véhicules de distribution sont régulièrement saisis au prétexte qu’ils contiennent des bouteilles de différentes marques. Pire, les distributions vers les régions ne sont pas acceptées pour le même motif.

 

 

 

Dans une récente correspondance adressée aux ministères de tutelle, le GPDG avait menacé d’arrêter le travail le 31 janvier dernier. Il a décidé de surseoir à cette initiative après concertation. Cependant, compte tenu du fait que la situation ne s’améliore pas, le groupement est en alerte et n’exclut pas d’observer un arrêt de travail dans un bref délai si rien ne fait.

 

 

Pour le président du GPDG, l’État doit davantage s’impliquer dans l’importation de ce produit en mettant en place un mécanisme d’achat groupé afin d’éviter les ruptures successives qui ne sont toujours pas dues à un manque du produit sur le marché, mais au manque de moyens financiers de nos opérateurs importateurs, à leur inorganisation et à l’absence de solidarité entre eux.

 

 

 

Youssouf  CAMARA

SOURCE: L’Indépendant 

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