Bacary Camara, journaliste, dénonce la forte dégradation de l’axe Sanankoroba-Touréla-Dangassa, faute d’entretien, et interpelle vigoureusement le maire de Sanankoroba, sa commune.
D’une superficie de 617 Km2, la commune rurale de Sanankoroba, dans le cercle de Kati, est située à une trentaine de kilomètres de la capitale. L’axe routier reliant Sanankoroba, le chef-lieu de la sous-préfecture, à Touréla et Dangassa est, depuis un bon moment, un cauchemar pour les usagers. Les multiples cris d’alerte n’y ont rien changé déplore Bacary Camara, éminent journaliste et non moins originaire de la localité.
‘’Elephant Blanc’’
Cette situation, à son avis, ne pourrait s’expliquer que par l’indolence du maire de Sanankoroba, surtout si l’on se réfère à l’une de ses récentes réalisations. Il s’agit de la construction, sur fonds propres de la mairie, à hauteur de cent millions de francs CFA, d’un Centre de secours pour la protection civile (un service de l’État). En lieu et place des projets plus urgents et prioritaires dans la commune ! « Le maire qui perçoit des taxes sur les camions-bennes responsables de cette profonde dégradation reste plutôt préoccupé par les conditions de sa propre réélection à la tête d’une commune où il règne en véritable maître. A 1km de là, un enfant peut succomber à un incendie ou mourir noyé dans un puits, car aucun véhicule de la protection civile ne peut y accéder à cause de l’état de dégradation indescriptible de cette voie», explique-t-il.
Camara dénonce aussi la situation de l’école de Nienguécoura. « A Nienguécoura, un village situé à 20 km de Sanankoroba existe la première école publique de la région, vieille d’une soixantaine d’années. Mais, le maire continue d’ignorer son existence, par orgueil personnel, par souci de revanche électorale car depuis son élection en avril 2009 à la tête de la commune, à ce jour, il n’a jamais visité cette école, ni ses services concernés».
Ce n’est pas tout, le journaliste a rappelé que le maire a organisé, il y a quelques jours une session extraordinaire du conseil communal dans la salle de délibération de la mairie de Sanankoroba. Cette session a statué sur les sujets visant uniquement à renforcer la popularité du maire pour les prochaines élections. La preuve : les points inscrits à l’ordre du jour portent sur la construction et l’équipement du Centre secondaire d’Etat-civil de Banankoro, l’organisation des festivités de 22 septembre 2022 dans la commune rurale de Sanankoroba, la construction d’un centre de formation professionnelle avec des filières (mécanique-auto, électricité bâtiment et photovoltaïque, maçonnerie, construction métallique, menuiserie aluminium, machinisme agricole, coupe et couture) la réalisation d’un forage dans l’enceinte du Centre de secours de la protection civile de Sanankoroba, l’extension du siège de la mairie, la construction de trois salles de classes équipées et la clôture de l’école de Sanankoroba, l’identification et la fermeture de tous les bars non autorisés de la commune de Sanankoroba.
Le 3ème mandat…
Pour Bacary Camara, le principal objectif de cette session est de préparer avec intelligence et malice sa réélection à la tête de la commune pour un troisième mandat. «Les élus municipaux ont voté oui à la majorité les points suscités. Par ailleurs, les conseillers ont voté contre l’autorisation de transfert d’activités touristiques du restaurant-bar Saint-Patrice de Baco-Djicoroni ACI dans le village de Banankoro. Cette opération de séduction a bel et bien commencé avec la construction d’un ‘’Elephant Blanc’’, c’est-à-dire le Centre de secours de la protection civile de Sanankoroba.Ce n’est pas un hasard que tous les principaux points inscrits à l’ordre du jour soient essentiellement réservés à Sanankoroba et Banankoro. L’électorat si insignifiant en termes de voix électorales dans plusieurs villages de la commune ne peut pas être d’une grande utilité pour lui assurer sa réélection. L’électorat de Sanankoroba à lui seul représente la somme des électeurs de plusieurs villages de la commune », a-t-il dévoilé.
Binafou Dembélé, stagiaire
Source : Le Challenger