Le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Adama Tièmoko Diarra, a procédé hier, au terrain Chabba en Commune IV du district de Bamako, au lancement officiel des travaux de la cartographie du 5è Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH5). La cérémonie a enregistré la présence de l’ambassadeur du Japon au Mali, Daisuké Kuroki, de la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour la population(UNFP), Josiane Aguibou, du 3è adjoint au maire de la Commune IV, Assane Sidibé et de la porte-parole des agents cartographes du RGPH5.
Conscient de l’importance des données statistiques pour le développement économique et social, notre pays à travers l’Institut national de la statistique (INSTAT) a institué par la loi n° 98-020 du 9 mars 1998 l’organisation d’un recensement général de la population et de l’habitat tous les dix ans conformément aux recommandations des Nations unies. Le Mali a réalisé à ce jour quatre recensements démographiques depuis 1976, 1987, 1998 et 2009.
La 5è édition qui vient d’être lancée entend apporter la solution au problème récurrent de planification et d’évaluation des initiatives de développement en faveur des populations. Pour la réussite de cette opération, près de 300 agents (chefs d’équipe et agents cartographes) ont été recrutés après une procédure rigoureuse de sélection suivie d’une formation de quinze jours.
Dans son mot de bienvenue, le 3è adjoint au maire de la Commune IV a déclaré que la 5è édition du RGPH se tient dans un contexte marqué par de profondes mutations de la situation sociale et économique de notre pays, notamment à cause des effets de la crise qui a provoqué des déplacements massifs de populations. Même si la situation du pays se stabilise peu à peu, l’édile a reconnu que de nombreuses familles maliennes habitent des zones qui n’étaient pas leurs lieux de résidence, il y a quelques années.
Pour Assane Sidibé, les données du RGPH constituent un précieux instrument pour l’élaboration, le suivi et l’évaluation des plans et programmes de développement, tant au niveau national, régional qu’au niveau des collectivités. « Nous fondons beaucoup d’espoir sur cette opération qui permettra d’actualiser notre connaissance des caractéristiques sociales, géographiques, démographiques et économiques de nos secteurs d’administration », a-t-il ajouté.
S’exprimant au nom des agents cartographes, Safola Dembélé a remercié l’Institut national de la statistique (INSTAT) pour la confiance placée en eux en vue de participer à la mise en œuvre de cette importante opération d’envergure pour notre pays. Elle a assuré que tous les agents, sur le terrain agiront, tel un seul homme pour la collecte et l’acheminement des données reflétant les réalités géographiques et démographiques de notre pays. « Nous devons réussir cette phase de cartographie censitaire pour donner une bonne base au dénombrement de l’opération », a-t-elle confié. Pour ce faire, elle a sollicité plus d’abnégation et de courage dans cet effort de servir le pays.
Dans son discours de lancement, le ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, a indiqué qu’il était impératif de lancer la phase cartographique du 5è RGPH, car il y a 10 ans que le dernier recensement avait lieu dans notre pays. Il était d’autant plus impératif que les projections démographiques à partir de données vieilles de plus de 10 ans n’étaient ni viables ni fiables, eu égard aux standards internationaux en la matière. « Tout recensement nécessite une planification minutieuse basée sur une cartographie préalable du territoire en zone de dénombrement. La cartographie censitaire permet, à travers un maillage du territoire national, d’identifier toutes les zones ou unités de peuplement pour les besoins de dénombrement des populations », a expliqué le ministre Diarra. Au-delà des données sociodémographiques pertinentes, Adama Tiémoko Diarra a révélé que le 5è recensement prendra en compte un important volet de la statistique agricole, conformément aux recommandations du Programme mondial des recensements agricoles en 2020. L’intégration du module agricole permettra, à cet effet, d’obtenir les informations sur les activités agricoles des ménages au niveau désagrégé le plus fin possible et de fournir un échantillon maître pour les enquêtes agricoles.
Le budget prévisionnel du 5è RGPH est estimé à 22,6 milliards de Fcfa, dont 13,9 milliards de Fcfa, soit environ 61,5% mobilisés, grâce au budget national, aux contributions et annonces faites par les partenaires techniques et financiers. Cependant, le gap reste encore très important soit « 8,7 milliards de Fcfa ».
Pour combler ce déficit, le ministre Diarra espère une mobilisation supplémentaire afin de pouvoir réaliser le dénombrement prévu en novembre 2020. En outre, il a lancé un vibrant appel à l’ensemble des populations ainsi qu’aux étrangers vivant sur le sol malien (concernés eux aussi) de faciliter le travail des agents cartographes en répondant aux questionnaires pour ainsi contribuer à la réussite de l’opération.
Il est important de souligner que, contrairement aux précédents recensements, le 5è RGPH utilisera massivement les nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour permettre d’améliorer la qualité des données et de réduire les délais pour les rendre disponibles.
La cérémonie a pris fin au domicile du chef du quartier de Lafiabougou, qui a été la première famille â être recensée.
Abdoul Karim
COULIBALY
Source: L’Essor- Mali