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Carnage à Kidal : Boubèye et Sada doivent démissionner

Bamako a perdu la guerre de Kidal, il faut le dire, même si c’est gênant. L’information s’impose: nos forces armées et de sécurité ont failli à leur mission. Elles ont lamentablement échoué face aux séparatistes touaregs de l’Adrar des Ifhogas

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Hier, au cours de la bataille de Kidal, nos militaires sont morts sans comprendre pourquoi ils mouraient. Ont-ils été mis suffisamment mis dans les conditions pour combattre? Ont-ils eu peur? Ont–ils refusé de sa battre, comme du temps d’ATT?

La déroute de notre armée ne peut pas s’expliquer, à cause de l’optimisme que nos dirigeants ont affiché ces derniers temps. A qui la faute?

Pour l’instant, nous pointons un doigt accusateur sur Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre de la Défense, en charge de la formation et de la mise en condition des militaires. Son homologue Sada Samaké, en charge de la sécurité intérieure, qui a les mêmes missions sécuritaires que Boubèye, est également en partie responsable de cette débâcle militaire.

C’est une honte de perdre Kidal, c’est une très grande honte de fuir Ménaka avant même l’arrivée de l’ennemi. Cela fait mal, c’est révoltant, c’est écœurant, mais il faut le dire, au nom du devoir d’informer.

Rappelons qu’à la faveur de la visite du Premier ministre, Moussa Mara, le samedi 17 mai à Kidal, les bandits armés de l’Adrar des Ifhogas (MNLA, HCUA, Djihadistes et narcoterroristes) se sont ligués contre les forces armées maliennes (FAMA). Ils en ont tué 8 et fait plusieurs blessés.

Le plus choquant, c’est bien l’assassinat à bout portant de certains préfets et sous-préfets, qui a révolté la communauté nationale et internationale. Face à cette donne, le Premier ministre  a laissé entendre que «les groupes armés ont déclaré la guerre au Mali, ils auront bientôt une réponse appropriée». Vingt-quatre heures après, IBK, dans son adresse à la Nation, jugeait «les violences inacceptables à Kidal», avant de jurer la main sur le cœur que «ces crimes odieux ne resteront pas impunis».

Rapidement, des instructions furent données par IBK aux ministres de la Sécurité et de la Défense, respectivement le Général Sada Samaké et Soumeylou Boubèye Maïga, pour équiper et «mettre en route» les militaires. Ce sont 1700 d’entre eux qui ont été mobilisés pour la bataille de Kidal, hier mercredi 21 mai, sans compter ceux qui étaient déjà sur place, contre moins de 500 individus.

Le bilan est sans appel: plusieurs morts et blessés dans les rangs de l’armée, un véritable carnage, un camouflet pour notre armée nationale, contrainte encore une fois à des replis tactiques et stratégiques, qui ont amené le Général Elhadj Gamou à abandonner Kidal pour camper à Annefif,  (ville située entre Gao et Kidal) sans son bras droit, le Colonel Fayçal, décédé lors des  combats.

L’armée perd du terrain et les ennemis de la nation sont en train de renforcer leurs positions dans la région, notamment à Abeïbara et à Tessalit. La panique commence à s’installer à Gao, avec l’occupation de Ménaka. Alors, que peut faire encore notre armée?

En attendant, que les ministres Boubèye et Sada démissionnent, parce que des Maliens ne peuvent pas mourir bêtement sans que les responsabilités ne soient situées. S’ils ne cèdent pas le tablier, IBK doit être suffisamment courageux pour les limoger. Nul n’est indispensable, même ses proches, et l’Etat vaut mieux que chacun de nous.

A suivre.

Chahana Takiou

SOURCE: 22 Septembre

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