Considérée comme l’innovation majeure de la CAN 2019, l’assistance vidéo (VAR), qui entrera en jeu à partir des quarts de finale, ne rassure pas.
Cette technique d’arbitrage, qui devait rassurer les spectateurs et les différentes équipes, est malheureusement source d’inquiétudes. Expérimentée lors du dernier mondial en Russie, l’assistance vidéo, censée rendre le football plus juste en mettant fin aux polémiques sur des actions litigieuses, a un bilan assez controversé sur le plan mondial.
En compétions africaines, son usage (déjà lors de la CHAN 2018) a été des plus douloureux, surtout avec le scénario absolument catastrophique du match retour de la dernière finale de la Ligue des champions africaine entre l’Espérance de Tunis et le Wydad Casablanca où elle n’a tout simplement pas fonctionné. En effet, là où l’assistance vidéo devait valider un but refusé pour hors-jeu, elle est tombée en panne et a porté un coup d’épée à l’image de tout un continent, provoquant un séisme : les Marocains, déjà frustrés par l’annulation de leur but au match aller après consultation de la VAR, ont refusé de continuer la partie. L’arbitre siffle la fin du match. Les Tunisiens remportent la coupe. Mais, dans une décision inédite, la CAF décide de faire rejouer le match.
Des expériences décourageantes
On savait que l’utilisation de la VAR pourrait nous priver de la spontanéité du football. Mais on ne s’était jamais imaginé qu’elle puisse provoquer l’arrêt total d’une finale… Pire, aucune raison officielle de cette énorme défaillance n’a été donnée pour espérer qu’elle soit vite corrigée lors de cette CAN 2019.
Quelle était la cause de cette « panne » ? Quelles dispositions particulières ont été prises par la CAF ? Fera-t-on appel, à partir des quarts de finale, à des arbitres qui maîtrisent déjà ou mieux cette assistance vidéo ? Rien n’est moins sûr, mais on sent du tâtonnement du côté des dirigeants du ballon rond africain. Et, c’est le président de la CAF himself qui le dit à la veille du coup d’envoi de la CAN : « C’est une technologie que l’on ne maîtrise pas encore totalement. Après discussions et concertations avec les techniciens, nous avons hésité entre les demi-finales et les quarts de finale. Le comité exécutif a tranché pour les quarts. »
Ces mots illustrent toutes les tergiversations et toutes les incertitudes autour de la VAR. Des inquiétudes que la formation accélérée, dans laquelle on excelle sur le continent, au profit des 56 arbitres retenus pour la CAN n’atténuent point.