Pour la Tunisie, la qualification pour la CAN 2019 fut une simple formalité. Avec deux tickets à distribuer dans une poule comportant aussi l’Egypte et les poids plumes du Niger et d’Eswatini, le seul suspense consistait à savoir qui allait terminer en tête.
Et ce fut la Tunisie, qui débuta ces éliminatoires avec Nabil Maaloul, les poursuivit avec Faouzi Benzarti et vit ce dernier être remplacé par les intérimaires Mourad Okbi et Maher Kanzari, ce dernier devenant au final l’adjoint d’Alain Giresse.
Le technicien français conduira les Aigles de Carthage lors de cette édition 2019, qui les verra disputer leur quatorzième phase finale de rang, ce qui constitue un record de régularité sur le continent. Privé du Mondial 2018 par une blessure, Youssef Msakni sera bien là cette fois.
Le nouveau capitaine sera l’un des grands atouts d’une sélection qui comptera en priorité sur ses talents offensifs (Badri, Sliti, Khazri complétant le quatuor) pour au moins retrouver le dernier carré.
Les + : une belle puissance de feu offensive, un milieu de terrain solide et technique, des joueurs capables de faire basculer un match (Khazri, Msakni).
Les – : une finition parfois déficiente, une défense plus vulnérable que par le passé.
La star : Wahbi Khazri (Saint-Etienne)
Difficile de le dissocier des autres éléments du quatuor offensif tunisien (Badri, Sliti, Msakni), mais Wahbi Khazri sera le joueur le plus surveillé lors de cette CAN 2019.
Jeu court, jeu long, distribution, finition : le joueur de Saint-Etienne présente une palette des plus complètes aux avant-postes. Auteur de deux buts et deux passes décisives lors du Mondial 2018, il s’apprête à disputer sa quatrième CAN.
Le coach : Alain Giresse
Nommé sélectionneur de la Tunisie en décembre 2018, Alain Giresse poursuit son bonhomme de chemin sur le continent africain, après des passages plus (Gabon) ou moins (Sénégal) réussis sur des bancs d’Afrique subsaharienne.
L’ancien meneur de jeu des Bleus n’a pas bouleversé pour l’heure l’équipe qu’avait façonnée Nabil Maaloul avant le Mondial 2018. Lui permettra-t-elle de réussir au moins aussi bien qu’avec le Mali, qu’il conduisit jusqu’en demi-finales de l’édition 2012 ?
LE CHALLENGER : LE MALI
Classement FIFA : 62eme.
Meilleur résultat à la CAN : finaliste en 1972.
Menacés de disqualification en raison des dissensions à la Fédération, les Aigles du Mali disputeront bien la CAN 2019. Sous la houlette de l’expérimenté Mohamed Magassouba, cette équipe parmi les plus jeunes du tournoi vise dans un premier temps à retrouver le deuxième tour, pour lequel elle avait échoué à se qualifier lors des deux dernières éditions.
Un rajeunissement des cadres a été effectué, symbolisé par les absences d’éléments expérimentés tels que Salif Coulibaly ou Yacouba Sylla. Ce sont maintenant les prometteurs talents, souvent issus de l’Académie Jean-Marc Guillou de Bamako, les Haïdara, Samassékou et autre Sékou Koïta qui conduisent l’équipe, désireuse d’enfin confirmer chez les « A » les remarquables résultats obtenus en catégories de jeunes.
Les + : une qualité de jeu en progrès constants, une puissance offensive non négligeable.
Les – : beaucoup de joueurs sans grande expérience, l’absence de Bissouma au milieu.
La star : Moussa Marega (FC Porto)
Auteur de six buts en Ligue des champions et de 11 en Liga portugaise avec le FC Porto cette saison, Moussa Maréga sera le joueur le plus attendu du Mali à cette CAN 2019.
Une belle revanche après un début de carrière compliqué : passé par les divisions inférieures françaises, le natif des Ulis en région parisienne avait choisi d’aller tenter sa chance à l’Espérance de Tunis, où il fut recruté par le Maritimo Funchal.
Le coach : Mohamed Magassouba
A 61 ans, Mohamed Magassouba est l’un des techniciens les plus expérimentés du plateau. Son principal titre de gloire reste une Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe, décrochée avec le club congolais du DC Motema Pembe.
Passé ensuite par les bancs du Zaïre, qu’il qualifie pour la CAN 1998. Passé aussi par le Stade Malien et la Jeanne d’Arc de Dakar, ce coach chevronné apportera sa riche expérience à la jeune équipe malienne.
L’OUTSIDER : L’ANGOLA
Classement FIFA : 123eme.
Meilleur résultat à la CAN : quart-finaliste en 2008 et en 2010.
Habituée de la Coupe d’Afrique des Nations, la sélection angolaise joue sa huitième CAN. De retour en phase finale après une éclipse de six ans, les Palancas Negras seront en mode reconquête lors de cette édition 2019.
Longtemps devancés par la Mauritanie, qu’ils retrouvent dans ce groupe E, les coéquipiers de Bastos, le solide défenseur de la Lazio Rome, ont doublé les Mourabitounes au finish, à la faveur d’une victoire sur le Botswana (1-0). Ils chercheront cette année à faire mieux que lors de leur dernière participation, en 2013, qui les vit rentrer à la maison dès le premier tour.
A condition toutefois d’être plus prolifiques en déplacement que lors des éliminatoires (2 petits buts en 3 matchs seulement), cela paraît envisageable pour cette escouade mêlant talents locaux et binationaux de talent, parmi lesquels Wilson Eduardo, frère du champion d’Europe portugais Joao Mario.
Les + : des joueurs offensifs rapides et percutants, de l’efficacité en attaque.
Les – : une défense pas infaillible, une équipe sans repères récents à la CAN.
La star : Gelson Dala (Rio Ave)
La pépite de l’Angola, c’est lui. International A depuis l’âge de 18 ans, l’attaquant de Rio Ave a déjà inscrit 11 buts en 22 apparitions sous le maillot des Palancas Negras, dont 4 lors des éliminatoires de la CAN 2019.
Le coach : Srdjan Vasiljevic (Serbie)
Nommé fin 2017 pour restaurer le prestige de l’équipe nationale, Srdjan Vasiljevic a pour l’heure pleinement répondu aux attentes placées en lui.
Sous la direction du technicien serbe, passé par divers clubs de son pays et un poste d’adjoint de Vladimir Petrovic puis Radovan Curcic, les Palancas Negras ont atteint les quarts de finale du CHAN 2018 avant de décrocher leur ticket pour la CAN 2019.
LA GROSSE COTE : LA MAURITANIE
Classement FIFA : 103eme.
Meilleur résultat à la CAN : néant (première participation).
Bien avant que les éliminatoires ne deviennent qualificatives pour les deux premiers de chaque groupe, la Mauritanie avait fait de la qualification un objectif. La première victoire, en juin 2017 au Botswana (0-1), a donné du poids à cette ambition.
L’élargissement du plateau, après la décision de la CAF de passer à une phase finale à 24, l’a encore renforcée. Les Mourabitounes ont pris les commandes de leur poule après leur victoire face au Burkina Faso (2-0), et ne les ont abandonnées à l’Angola que lors de la journée finale, en raison de la différence de buts particulière.
Le ticket pour la phase finale était déjà acquis depuis la victoire sur le Botswana (2-1) en novembre 2018. La Mauritanie recueille les fruits de la stabilité au poste de sélectionneur mais profite aussi d’un patient travail de structuration du football local.
Arrivé en poste en 2011, le président Ahmed Ould Yahya a relancé des compétitions moribondes. La Ligue 1 fonctionne aujourd’hui bien, de même que la Ligue 2 et les compétitions de jeunes.
Les + : un collectif bien huilé, avec une défense solide et un milieu compact, une équipe en progrès constants.
Les – : l’absence de finisseur en attaque, un manque de repères à la CAN.
La star : El Hacen El Eid (Valladolid)
A 21 ans, le milieu de terrain El Hacen El Id dispose déjà d’un long vécu en équipe nationale mauritanienne. Désigné meilleur joueur au tournoi Cotif à Valence en 2014, ce milieu offensif très doué est courtisé par le Barça ou l’Atlético Madrid. Il préfère s’engager avec Levante, pour une meilleure progression, qui tarde à venir. Prêté cette saison à la réserve de Valladolid, en Segunda B (la D3 espagnole), El Hacen El Id compte sur la CAN pour se rappeler au bon souvenir du monde du football.
Le coach : Corentin Martins (France)
En poste depuis octobre 2014, Corentin Martins a depuis été prolongé deux fois. Son contrat court aujourd’hui jusqu’en juin 2021.
Cette confiance de la FFRIM envers le coach qu’elle a choisi n’est pas la seule clé du succès des Mourabitounes, dont les premiers succès furent enregistrés sous la direction d’un autre technicien français, Patrice Neveu, qui les qualifia pour le CHAN 2014.
LE CALENDRIER
1ere journée :
Lundi 24 juin : Tunisie-Angola, à 17h à Suez.
Lundi 24 juin : Mali-Mauritanie, à 20h à Suez.
2eme journée :
Vendredi 28 juin : Tunisie – Mali, à 14h30 à Suez.
Samedi 29 juin : Mauritanie-Angola, à 14h30 à Suez.
3eme journée :
Mardi 2 juillet : Mauritanie-Tunisie, à 19h à Suez.
Mardi 2 juillet : Angola-Mali, à 19h à Ismailia.
L. DIABY
Source: L’Essor-Mali