En principe Dr. Fatima Delladj-Sebaa, la rapporteure spéciale de l’union africaine dépose sa valise ce mercredi 18 octobre 2017 au bord du fleuve Djoliba, à Bamako. La visite de  cette haute personnalité au Mali s’inscrit dans le cadre du suivi du lancement national du Mali et ses engagements y afférents que la commission de l’UA a obtenu du gouvernement malien de sa visite.

La visite  vise à « renforcer la coopération et les efforts déployés au niveau national pour lutter contre la pratique du mariage des enfants et poursuivre la sensibilisation sur la question ». Pendant son séjour précisément du 19 au 20 octobre, plusieurs rencontres de haut niveau sont au programme notamment une rencontre très attendue avec la société civile afin d’entendre son positionnement sur la question et les actions menées dans le cadre du suivi de la campagne de l’UA. Ensuite, au regard des enjeux stratégiques de cette visite et de l’opportunité unique de plaidoyer qu’elle offre, Save the Children et d’autres Organisations Internationales (Unicef, World Vision, Oxfam, Plan….) jugent opportun d’appuyer les acteurs de la société civile travaillant sur les droits de l’enfant, dans l’élaboration d’un message percutant de plaidoyer destiné à la Rapporteure Spéciale de l’UA.

En marche de ces rencontres, Dr. Fatima Delladj-Sebaa s’entretiendra avec Madame Traoré Oumou Touré,  Ministre de la Promotion de la Femme de l’Enfant et de la Famille. Il est prévu également, une  rencontre avec la Commission Loi de l’Assemblée Nationale et le Réseau des Parlementaires de lutte contre les VBG. Par ailleurs,  l’envoyée spéciale de l’union africaine pour la campagne de l’élimination du mariage précoce sera autour d’un déjeuner  de travail avec les partenaires techniques et financiers.

Enfin, la visite de terrain d’un projet travaillant pour la promotion de l’abandon de la pratique du mariage des enfants et une conférence de presse boucleront le séjour de la rapporteure spéciale de l’UA au Mali.

Mariage précoce, le Mali 4ème pays avec la prévalence la plus élevée au monde

Ce qu’il faut rappeler au Mali, selon le rapport publié par Save the Children le 11 octobre 2016 intitulé : « Aucun Enfant Oublié : libre de vivre, libre d’apprendre, à l’abri du danger », la mortalité maternelle est la 2ème cause principale de décès chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans (après le suicide) de par le monde. Le nombre d’adolescentes qui meurent chaque année suite à des complications pendant la grossesse ou l’accouchement est estimé à 70 000. Chaque année, 2,5 millions de filles de moins de 16 ans mettent au monde un enfant,

Quatrième pays avec la prévalence la plus élevée au monde, le Mali, avec 55% de filles mariées avant 18 ans, fait face aussi à cette problématique dont les conséquences sont notoires sur le plan éducationnel et socio – sanitaire.  Elle retire, en effet, la plupart des filles qui en sont victimes, de l’école et les prive de la jouissance d’un droit fondamental d’épanouissement socioéconomique non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour leurs familles et leurs communautés.

Modibo L Fofana

Mali24