Dans sa volonté de faire payer aux autorités maliennes de la transition leur esprit d’indépendance pour préserver la souveraineté de notre pays des convoitises impérialistes, le président français n’écarte aucune piste. Après avoir échoué militairement à semer le chaos dans notre pays et à l’isoler diplomatiquement, il se tourne vers la jeunesse du continent. Il espère l’utiliser comme cheval de Troie pour gagner sa guerre de communication. Va-t-il réussir ?
Après avoir échoué à instrumentaliser la jeunesse africaine lors du sommet Afrique-France, organisé à Montpellier, en 2021, contre leurs compatriotes, le président français revient à la charge. Il vient de lancer un autre appel aux organisations de jeunesse africaines financées par l’Union européenne (UE) à participer à la guerre de désinformation, de mensonges, d’intoxication contre le Mali, la Russie, la Chine et la Russie. Il est question celles qui ne vont pas s’engager dans la voie tracée par le président Emmanuel Macron apprendront à leurs dépens : le robinet financier sera coupé.
Cet appel président français à l’endroit de la jeunesse africaine intervient quelques semaines après la conférence des ambassadeurs, tenue, à Paris, le jeudi 1er septembre 2022. Très en colère, lors de ce conclave annuel, contre la présence russe, chinoise et turque en Afrique, le président Macron n’a pas caché son propre échec sur le plan de la communication mensongère contre les libérateurs de l’Afrique. Aussi, était-il très remonté contre les panafricanistes qui dévoilent chaque jour son plan de déstabilisation de l’Afrique. Il estime que ce travail d’éveil de conscience et de prise de conscience mené par les patriotes africains est financé par les lobbies russe, chinois et turc. Et pour insulter l’intelligence africaine, il déclare: «Notre pays est souvent attaqué et il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et des manipulations». C’est le cas en particulier en Afrique où «le narratif, russe, chinois ou turc» vient expliquer aux opinions publiques «que la France est un pays qui fait de la néocolonisation et qui installe son armée sur leur sol».
Peine perdue. L’Afrique s’est réveillée et rien ne pourra arrêter cette marche progressiste vers la libération totale du continent de la domination impérialiste. Penser que tous ceux qui se battent pour le bien-être de leur peuple, sont financés par l’argent russe, chinois et truc, révèle de la folie. Le président Macron, dans sa haine contre les autorités maliennes et centrafricaines dont les chefs d’État, ont désormais décidé du respect de leur souveraineté, va jusqu’à dire que les panafricanistes sont incapables de réfléchir pour porter un tel coup contre son pays.
Pour renverser cette tendance, le président français se tourne vers la jeunesse africaine financée par l’UE. Il s’agit des organisations qui évoluent dans les domaines de gouvernance, de genre, des médias. Selon des sources, certaines d’entre elles avaient vu leur financement renouvelé après le sommet de Montpellier à coût de millions et de milliards. Et promesses avaient été tenues à d’autres d’attendre la fin du premier semestre 2022 pour être financées. Il serait demandé à celles-ci de prendre part activement à la campagne mensongère d’information contre leurs propres pays pour redorer le blason de la France.
Cette stratégie de manipulation de la jeunesse, à travers leur argent, a eu raison de certains régimes. C’est le cas du Printemps arabe. Il a été entièrement financé par l’Occident pour faire chuter les régimes en Egypte, en Tunisie, en Libye, créer la guerre civile en Jordanie et en Syrie. Leurs relais dans ces pays, c’étaient des jeunes formés à l’utilisation des réseaux sociaux et dont leurs mouvements étaient financés par l’Occident. On peut citer aussi la révolution Maïdan en Ukraine. Ce président de ce pays, Volodymyr Zelensky, a été formé aux États-Unis pour les besoins de la cause et sa promotion politique financée par les lobbies américains.
La France n’est pas à sa première tentative de parler de son échec dans le domaine de la communication face à l’utilisation judicieuse des réseaux sociaux par les Africains pour défendre leur continent. Avant d’être débarquée du gouvernement, Florence Parly, ministre des Armées, avait déclaré que son pays a déjà mobilisé des millions d’euros pour contre attaquer la progression derrière laquelle se cachaient des jeunes. Elle avait laissé entendre que des profits seront créés aux noms des Africains, mais derrière lesquels se cacheraient des Français. Cette stratégie n’a pas fait long feu face aux défenseurs du continent africain. Et le 1er septembre, dans son discours de deux heures devant les ambassadeurs, Marcon déclare: «À cet égard, nous devons beaucoup mieux utiliser le réseau France Médias Monde, qui est absolument clé et qui doit être une force pour nous. (…)» «pas simplement pour contrecarrer les fausses informations mais pour pouvoir les stopper de manière très claire, au plus vite et porter la valorisation de nos propres actions». Cet appel à l’endroit des médias publics français à rentrer dans la danse a été aussi un échec. Le syndicat, dans un communiqué, a rappelé que France Média Monde n’est pas le service de presse de l’Elysée.
Et à l’endroit des ambassadeurs: «Il ne s’agit pas de faire de la propagande», mais de contrer les «propagandes anti-françaises» et de «combattre les narratifs mensongers, les informations fausses et défendre la réalité de notre action». «Aujourd’hui, on subit trop, on ne fait pas assez».
Face à ses échecs répétés, il compte utiliser la jeunesse africaine contre leurs propres dirigeants. Selon certaines informations auprès des organisations financées par l’Union européenne (UE), beaucoup auraient déjà décliné l’invitation de participer à tel complot. Elles seraient prêtes à renoncer aux millions d’euros que de participer à une telle entreprise suicidaire. On comprend aisément leur inquiétude. Certains participants du Sommet Afrique-France, d’octobre 2021, gardent en mémoire l’accueil glacial réservé à eux lors de leur retour de Montpellier. Ils auraient certainement compris que leurs compatriotes ne sont plus des moutons de panurge. Mais des patriotes pour relever les défis auxquels l’Afrique est confrontée, depuis des décennies.
Yoro SOW
Source: