Au Cameroun, le président de la République, Paul Biya a encore une fois décidé de proroger pour la deuxième fois le mandat des députés de l’Assemblée nationale. Selon un décret consulté par l’AFP le samedi, Paul Biya a prolongé la législative jusqu’en 2020.Des élections qui devaient initialement se tenir en 2018.
Prorogation sur prorogation, les élus nationaux du Cameroun peuvent encore continuer à jouir de l’immunité parlementaire. Ce, nonobstant l’arrivée à terme de leur mandat. En tout cas, c’est ce qu’explique la teneur du décret pris le vendredi soir qui stipule : « Le mandat des députés à l’Assemblée nationale est prorogé pour une durée de deux mois à compter du 29 octobre 2019 ». Des propos qui dénotent sans ambiguïté le report des législatives. Initialement prévue pour 2018, la date de ces législatives avait été reportée pour 2019. Tout comme les municipales de 2018. Selon les précisions des élus joints par l’AFP, la capitale camerounaise, Yaoundé, envisage ainsi de faire les élections municipales et législatives en même temps pour réduire les dépenses. Au Cameroun, le mandat des conseillers municipaux a été prorogé jusqu’au 29 février 2020.Avec ce report des législatives, tous les indices portent à croire que les municipales et les législatives pourraient alors avoir lieu à la même date, comme cautionné par les députés interrogés par l’AFP. En l’occurrence, la question qui se pose est de savoir si ces reports se justifient par l’ampleur de l’insécurité galopante dans le pays ou uniquement pour le besoin politique de l’actuel homme fort du pays, Paul Biya ? Comme connu de tous, le Cameroun est actuellement confronté à une crise sécuritaire grave. Au sein du pays, le groupe djihadiste Boko Haram perpétue des attaques régulières. Les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest sont au cœur de violentes revendications des indépendantistes. En plus, le Cameroun est au cœur d’un contexte politique actuellement tendu. A cause duquel, l’opposant Maurice Kamto et des dizaines de militants de son parti, Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) sont, depuis janvier, arrêtés et détenus en prison.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays