A Bamako, le samedi 07 avril 2022, le Centre Culturel Français a abrité un café littéraire qui était organisé par les hommes de lettres pour rendre hommage à l’écrivain Malien Hamadoun Ibrahima Isseberé. Il s’agissait d’immortaliser ses œuvres. Ce café littéraire a enregistré la présence de la fille du poète Dénis Isseberé qui travaille aussi dans le même sens pour donner plus de visibilité aux œuvres de son père. Il a réuni plusieurs clubs de lettres, des écrivains et des professeurs d’université.
En 2007, Hamadoun Ibrahima Isseberé a tiré sa révérence, mais ses œuvres demeurent et continuent de servir l’humanité. A cet effet, pour les immortaliser, un café littéraire est organisé souvent dans les écoles et dans les espaces culturels. Raison pour laquelle, le week-end dernier, ce poète du XXème siècle et ancien Ambassadeur du Mali en Guinée a été célébré par les amoureux de la littérature à travers un café littéraire. Un café littéraire qui a été marqué par des échanges et des témoignages sur la richesse des œuvres d’Hamadoun Ibrahima Isseberé. Sirafily Diango, écrivain, facilitateur et l’un des organisateurs de cet évènement a justifié son engagement pour promouvoir les œuvres de Hamadoun Ibrahima Isseberé : ‘’L’idée de cette initiative m’est venue à travers du vernissage d’une œuvre à Casablanca. Je me suis dit pourquoi ne pas exporter ce café littéraire dans les écoles et dans les espaces culturels. C’est ainsi que les choses ont démarré. Isseberé est décédé il y a 15 ans de cela. Donc, il faut perpétuer la mémoire d’Isseberé. Il y a plusieurs raisons, d’abord je suis homme de lettres écrivain, je suis enseignant. J’enseigne la poésie de Hamadoun Ibrahima Isseberé. Alors, ce sont des raisons suffisantes pour que je puisse m’impliquer dans une activité pareille à immortaliser ce grand poète, à lui rendre hommage, mais aussi de façon générale à contribuer à partager la culture Malienne, la culture de l’écriture parce que la poésie de Hamadoun Isseberé est enracinée dans la culture Malienne’’.
Mme Niaré Fatoumata Keïta, une romancière Malienne qui a participé à ce café littéraire a incité les gens d’accompagner cette initiative surtout la nouvelle génération. ‘’ Cela représente un devoir de génération parce que Hamadoun I. Isseberé n’a pas écrit pour lui-même, il a écrit pour tout le monde. C’est à nous de nous approprier de ses œuvres et pouvoir les porter au monde. Et ce travail, quand ça commence, il faut qu’on l’accompagne pour que ça puisse aller loin et que ça puisse avoir la visibilité que cela mérite. Hamadoun I. Isseberé, c’était quelqu’un de très humain, de social qui avait le sens de l’art en général et de la poésie en particulier. Ses œuvres méritent d’être connues par la nouvelle génération. Quand vous voyez les œuvres de Hamadoun I. Isseberé, elles sont multithématiques, parlent d’amitié, d’amour, de fraternité, de l’effondrement du monde, d’universalisme. Donc, je pense que cet homme mérite d’être porté par la jeunesse’’, a-t-elle déclaré.
Les participants de ce café littéraire n’ont pas manqué de manifester leur satisfaction sur la tenue de ce genre de rencontre qui s’avère très fructueuse. Tel est le cas de Brehima Camara, jeune poète, comédien, acteur et membre du club de lecteurs du Mali. « Je suis venu pour apprendre, j’ai beaucoup appris, mais il reste beaucoup. Trouver un moment pour pouvoir faire en sorte qu’on se souvienne des grands auteurs, c’est un honneur et un grand plaisir pour les jeunes poètes comme nous. Et ça ne fait que nous grandir. Mon sentiment, c’est la fierté, c’est la joie. Dans le contexte actuel national et international, avoir le courage d’organiser ce café littéraire, ça nous fera oublier nos stresses et surtout la grande tristesse que le monde est en train de vivre. D’ailleurs, quels que soient les problèmes, quelle que soit la tragédie, la poésie a ce don de les porter afin de faire oublier les gens de ces moments tristes et cultiver la paix, la cohésion, l’amour et surtout l’humilité. Denis Isseberé était là, la fille veut faire comme son père, c’est ce que nous venions d’assister et même elle peut le dépasser, qui sait. Elle a jugé nécessaire de mettre en chanson les poèmes de son papa. Cela montre vraiment cette complicité entre père et fille comme on peut le dire tel père, telle fille », a précisé M. Camara.
Dénis Isseberé, artiste chanteuse et fille du poète Hamadoun Ibrahima Isseberé qui travaille pour immortaliser les œuvres de son père a dit ce qui suit : « j’ai été très impressionnée de voir cette salle pleine, j’ai été très émue et pendant tout l’évènement, j’étais sous le coup de l’émotion au point d’en perdre le mot. Quand on fait l’éloge de mon papa, je me rends compte à quel point il est apprécié. Je ne le savais pas et ça me surprend agréablement et c’est magnifique. Pour la poésie de Papa, comme je le dis, on lit de moins en moins, donc l’idée c’est de rendre la poésie accessible par tous les vecteurs possibles. Aujourd’hui on a l’internet, la radio, la télé. Donc, forcément, l’idée c’est utiliser tous ces vecteurs pour faire passer la poésie de mon père pour la rendre accessible à un maximum de personnes ». Pour terminer, elle a remercié Sirafily Diango écrivain et facilitateur pour la tenue de cet évènement qui promeut les œuvres de son père. Parmi les œuvres phares du poète Isseberé, nous avons les vertiges et horizons publié en 1973, la souche en fleurs en 1974, les clameurs d’antan et soleil présents en 1976 et les boutures du soleil en 1981.
Par MAMADOU SEKOU TRAORE
Source: NOUVEL HORIZON