Comme beaucoup de Burundais depuis le début de la crise il y a un mois, il a choisi de fuir au Rwanda. Le journaliste Jean-Baptiste Bireha avait été blessé au moment de l’assassinat du leader politique Zedi Feruzi, président de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD), samedi 23 mai. Depuis, le journaliste de la radio locale, Bonesha FM, vivait caché à Bujumbura. Mercredi, avec l’aide de certains militants des droits de l’homme, Jean-Baptiste Bireha est parvenu à prendre l’avion pour fuir à Kigali.
Chaque soir depuis samedi, Jean-Baptiste Bireha se cachait dans un endroit différent de Bujumbura, persuadé que la police était à sa recherche : « J’ai peur pour ma sécurité. Depuis que ça s’est passé, on a eu plusieurs menaces. Et pour ceux qui ont passé d’un hôpital à l’autre parce qu’on avait peur qu’on puisse venir nous achever. La seule solution, il faut que je quitte mon pays parce que même ma famille est menacée ». Allongé sur son lit d’hôpital, le journaliste de la radio Bonesha FM parle difficilement.
Samedi soir, il est avec Zedi Feruzi quand un commando ouvre le feu, puis lance une grenade sur eux. L’opposant et son garde du corps sont tués, le journaliste reçoit, lui, une balle dans le thorax. Il en est persuadé, selon lui, c’est la police qui a tiré : « J’ai pu reconnaître quand même les tenues qu’ils portaient. Et la plupart des fois, ces bavures qu’on voit, ce sont les policiers. Il ne faut pas se voiler la face et parce que, ce qui est inquiétant d’abord, quand on a tiré sur nous, à côté il y avait des militaires. Et les militaires n’ont pas bougé pour nous sauver. Pour nous, il y a une certaine complicité aujourd’hui ».
Une version démentie par le gouvernement burundais qui avait rapidement condamné l’assassinat de Zedi Feruzi. Mais depuis hier pour sa sécurité, Jean-Baptiste Bireha a préféré fuir avec sa famille au Rwanda.
Source: RFI