La sécurisation du territoire national constitue l’« objectif prioritaire » du « gouvernement de combat » nommé mardi au Burkina Faso, touché par des violences jihadistes depuis sept ans, a déclaré mercredi le Premier ministre, Apollinaire Kyélem de Tembela.
« C’est un gouvernement de combat qui a été formé. Ce n’est pas un gouvernement de dîner de gala », a lancé M. Kyélem de Tembela, à l’issue du premier Conseil des ministres présidé par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch le 30 septembre.
Le Premier ministre a ensuite listé trois objectifs pour son gouvernement: « le principal et le prioritaire c’est la sécurisation du territoire », « le deuxième sera de faire en sorte d’améliorer la qualité de vie des Burkinabè » et le troisième « sera d’améliorer le système de gouvernance ».
« Chaque Burkinabè qui se dit patriote peut y contribuer », a-t-il souligné.
Nommé vendredi Premier ministre, Apollinaire Kyélem de Tembela, un avocat de 64 ans, a formé mardi un gouvernement de 23 membres – dont trois militaires et cinq femmes – pour diriger le pays jusqu’au retour à un ordre constitutionnel, en juillet 2024.
Le colonel-major Kassoum Coulibaly, a été nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants, un poste-clé dans ce pays miné par des violences jihadistes meurtrières.
Deux autres officiers font partie de ce nouveau gouvernement: le colonel Boukare Zoungrana, (Administration territoriale, décentralisation et sécurité) et le colonel Augustin Kaboré (Environnement).
Cinq ministres qui étaient déjà au gouvernement sous le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président renversé par un coup d’Etat militaire fin septembre, ont été reconduits dans ce nouveau cabinet.
Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Damiba et regroupés au sein d’une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina.
Mais ces attaques n’ont pas cessé en huit mois et un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre, portant au pouvoir le capitaine Traoré qui a notamment invoqué la dégradation de la situation sécuritaire pour justifier ce coup d’Etat.
Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).
Lundi, au moins dix soldats ont été tués et une cinquantaine blessés lors d’une « attaque terroriste » à Djibo, ville sous blocus jihadiste depuis trois mois, dans le nord du Burkina Faso.