Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi matin à Ouagadougou pour demander la dissolution de la garde présidentielle, qui a provoqué cette semaine une courte crise politique en réclamant la démission du Premier ministre, a constaté l’AFP.
Le meeting, à l’appel de la société civile, a rassemblé moins de monde qu’espéré par les organisateurs. Il s’est tenu sur la très symbolique place de la Révolution, l’un des principaux lieux de contestation à l’ex-président Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue fin octobre après 27 ans de règne. “Ali Baba est parti mais il reste les quarante voleurs”, moquait une pancarte.
“Nous réclamons la dissolution du RSP, une milice façonnée pour l’ancien régime”, s’est écrié Luc-Marius Ibriga, l’une des figures de la société civile, qui avait refusé un poste de ministre dans le gouvernement intérimaire. Le Burkina est conduit depuis la chute de Blaise Compaoré par des autorités dites de transition, que dirigent le président Michel Kafando et le Premier ministre Isaac Zida, lieutenant-colonel et numéro 2 de la garde présidentielle (RSP).
Mercredi, le Conseil des ministres avait été suspendu du fait de soldats du RSP exigeant la démission du Premier ministre Zida. Ce dernier avait publiquement demandé en décembre le démantèlement “pur et simple” de ce corps d’élite. Le lendemain, la garde présidentielle renonçait à cette démission, contre la promesse de sa non-dissolution.
Vendredi soir, le RSP à tenu à “rassurer toute la population” sur le fait qu’il n’avait pas “d’agenda caché” et qu’il souhaitait accompagner la transition.
La garde présidentielle était l’un des piliers de l’ancien régime. Elle a été pointée du doigt par Amnesty International pour son usage “excessif et létal” de la force durant les manifestations qui ont abouti à la chute du président Compaoré. “Au regard du changement de régime que notre pays a connu, il y a nécessité de réorienter l’emploi opérationnel du RSP afin de l’orienter vers les missions de défense et de sécurité du territoire national”, a affirmé vendredi soir le général Pingrenoma Zagré, chef d’état-major général des armées, à la télévision publique, notant l'”urgence” de “mener une réflexion” en ce sens.
Une Commission sur ce régiment sera mise en place, a assuré le président Kafando vendredi soir.
Source: jeuneafrique.com