Roch Kaboré vient de réaliser un important chamboulement au niveau de la justice militaire burkinabè.
À en croire l’Observateur Paalga, un décret pris par le locataire du Kosyam a donné d’observer des changements notables dans la hiérarchie de cette juridiction spéciale qui est pourtant en train de décortiquer plusieurs dossiers brûlants. Ces changements interviennent au moment où il y a des divergences de points de vue entre l’Exécutif burkinabè et le pouvoir judiciaire.
Décret de Roch Kaboré, fait du prince ou immixtion ?
Roch Kaboré aurait décidé de prendre tout le pouvoir. C’est du moins ce qui transparait dans le dernier décret pris par le chef de l’État, ce week-end, et en vertu duquel plusieurs changements ont été observés dans la justice militaire du Faso. Ainsi, le lieutenant-colonel Norbert Koudougou, commissaire du gouvernement, a été remplacé par son substitut, Alioune Zanré. De même, le juge civil Sébastien Rapademnaba a été retiré du trio des juges d’instruction chargé d’enquêter sur le putsch manqué du général Gilbert Diendéré et le RSP en septembre 2015.
En sa qualité de chef suprême des armées et président du conseil supérieur de la magistrature, le président de la République a le pouvoir d’effectuer toutes les nominations aussi bien au sein de la grande muette que du pouvoir judiciaire. Mais là où le bât blesse, c’est que ce décret intervient au moment où la justice militaire a lancé des mandats d’arrêt contre plusieurs personnalités, dont l’ancien dictateur Blaise Compaoré et surtout Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne. Dans la même foulée, le juge militaire a décidé d’entendre plusieurs personnalités de premier plan de l’actuel régime. C’en était certainement trop pour le nouvel homme fort du Faso qui s’était déjà indigné du fait que cette juridiction ait émis des mandats sans l’en informer préalablement. Concernant le cas spécifique de Soro, les présidents Ouattara et Kaboré avaient envisagé de traiter ce dossier par la voie diplomatique.
Notons que l’annulation de tous les mandats d’arrêt émis, le 28 avril dernier, et les changements qui viennent d’être opérés dans la justice militaire burkinabè ont fini par convaincre certains observateurs de l’immixtion de l’Exécutif dans le judiciaire, pire, du retour à l’impunité au pays des hommes intègres. Quoi qu’il en soit, le peuple observe attentivement les faits et gestes de Roch Marc Christian Kaboré afin de lui apporter la réponse appropriée au moment opportun.
Source: Afrique sur 7