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Burkina : fin de partie pour Diendéré et les putschistes

Le général Gilbert Diendéré, auteur du coup d’Etat avorté du 17 septembre, s’étant rendu aux autorités, la justice prend le relais pour conclure cette crise.

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Il avait promis à maintes reprises qu’il se mettrait à la disposition de la justice. Il s’est rendu jeudi après-midi, sortant de lui-même de la résidence du nonce apostolique (ambassadeur du Vatican) où il s’était réfugié mardi, peu avant l’attaque sur la caserne où étaient retranchés les derniers éléments de l’unité putschiste Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Après deux jours de négociations, Diendéré, sans doute l’homme le plus détesté du pays, a accepté d’être conduit au camp de gendarmerie Paspanga, près du centre-ville. Ce très proche de l’ex-président Blaise Compaoré dépend désormais de la justice militaire.

Une commission d’enquête à pied d’oeuvre

“Le général Diendéré et ses complices répondront de l’ensemble des infractions qui leur sont reprochées”, a annoncé dans un communiqué le gouvernement, en précisant que la “commission d’enquête” sur l’ensemble du putsch était “à pied d’oeuvre”. Une autre figure du coup, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba, qui avait lu les communiqués des putschistes à la télévision, s’est lui aussi rendu tandis que la veille, six officiers ayant participé au coup de force avaient été arrêtés. Par ailleurs, Mahamadou Djeri Maïga, le vice-président d’une rébellion touareg active dans le nord du Mali, le MNLA, a été brièvement interpellé jeudi à l’aéroport de Ouagadougou. Le gouvernement avait accusé les putschistes de “mobiliser des forces étrangères et des groupes jihadistes qu’ils ont appelés à leur secours”.

“Une ouverture pour la justice”

Pour Me Guy Hervé Kam, de l’organisation de la société civile Balai citoyen, la reddition du général Diendéré représente “une ouverture pour la justice qui peut juger les crimes commis pendant le putsch mais aussi tous ceux dans lequel ce général a pu être impliqué”, sous le régime de Blaise Compaoré. “Ca ouvre la voie pour les élections de sortie de la Transition. La résistance a montré un sentiment collectif de défense de la démocratie au Burkina”, a ajouté le porte-parole du Balai citoyen, qui avait joué un rôle important lors de la chute de Compaoré après 27 ans au pouvoir en octobre 2014. “L’arrestation du général Diendéré sonne le glas d’une période desuper-hommes qui pouvaient commettre des actes sans être inquiétés”, a réagi Clément Sawadogo du Mouvement du peuple pour le Progrès, le parti de Roch Marc Christian Kaboré, un des favoris de la présidentielle. “Beaucoup de crimes ont pu se perpétrer et les responsables du RSP ont été, à tort ou à raison, mis en cause depuis l’assassinat du président Thomas Sankara (1987) jusqu’à nos jours”, a souligné Me Bénéwendé Sankara, candidat à la présidentielle.Dans la rue, l’annonce de l’arrestation a été bien accueillie: “Je suis très content. Maintenant, il faut l’amener (Diendéré) place de la Révolution pour que les familles de ses victimes puissent lui dire un mot”, estime Omar, vendeur de 24 ans. Les violences ayant suivi le putsch ont fait 11 morts et 271 blessés, selon le bilan officiel. Le général Diendéré avait pris les rênes du pouvoir au Burkina le 17 septembre, au lendemain de la prise d’otage du président et de ministres de transition par le RSP. Il a rendu le pouvoir au président Michel Kafando le 23 septembre, après le constat d’échec du putsch face à une forte mobilisation populaire.

La vraie fin du RSP

Du côté du RSP, dissous le 25 septembre, au moins 800 à 900 des 1.300 hommes de cette unité d’élite avaient déjà rejoint leur nouvelle affectation, selon une source de l’état-major. Par ailleurs, certains “irréductibles et meneurs” étaient recherchés par la justice, de même source. Au lendemain de la visite de la caserne putschiste Naaba Koom II par le président Kafando, l’arrestation en douceur du général putschiste semble être le dernier épisode de la crise burkinabè. Symptôme de l’amélioration de la situation, le président Kafando s’est envolé pour l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Un important dispositif militaire restait toutefois déployé à certains endroits de la capitale et le couvre-feu (23h00-05h30) est toujours en vigueur.Mercredi, le président Kafando avait estimé qu’une “page était tournée” et promis de fixer une nouvelle date des élections après concertation avec toutes les parties. Initialement prévu le 11 octobre, le scrutin présidentiel et législatif devait mettre fin à la transition ayant suivi l’insurrection d’octobre 2014. Les élections pourraient avoir lieu début décembre.

 

Source: Le Point

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