Au Burkina Faso, l’histoire se répète ! Après celui de 2014, ce pays du Sahel en proie à une expansion djihadiste vient de consommer un second coup d’État militaire en l’espace de huit ans. Très tôt ce dimanche 23 janvier, des coups de feu retentissent dans plusieurs casernes du pays. Mais après un démenti d’un quelconque renversement du pouvoir par le gouvernement, le pays se réveille ce lundi 24 janvier 2022, par la nouvelle de l’arrestation du président Roch Marc Kaboré par les mutins.
Frappé par le virus de l’expansion djihadiste dans le nord et l’est du pays depuis 2015, le Burkina Faso vient d’être heurté par celui du coup d’État militaire en l’espace de huit ans. le dimanche 23 janvier, très tôt le matin, des tirs aux armes lourdes ont été entendus dans plusieurs casernes du pays, notamment dans le camp Sangoulé Lamizana, à la sortie ouest de Ouagadougou, dans le camp militaire de Baba Sy, à la sortie sud de la capitale, à la base aérienne proche de l’aéroport, ainsi que dans des casernes de Kaya et Ouahigouya – nord.
Cependant, à travers un communiqué, le gouvernement burkinabè a confirmé dimanche, que « des tirs nourrissaient dans plusieurs casernes » mais avait démenti « toute prise de pouvoir par l’armée ». Par ailleurs, la situation reste toujours confuse dans le pays. en effet, tard dans la nuit, plusieurs médias africains ont rapporté l’arrestation du président Roch Marc Christian Kaboré par les mutins. Des informations qui seront confirmé par notre confrère, le correspondant de la Radio France internationale, Yaya Boudani.
Le coup d’État consommé
Après une longue journée d’attente, le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo a annoncé dans l’après-midi du lundi 24 janvier 2022, la prise du pouvoir de l’armée au Burkina Faso. C’est en effet, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration – MPSR, dirigé par Paul Henri Sandaogo Damiba, nouvel homme fort du pays qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré. Le porte-parole du MPSR, le capitaine Sidsoré Kader Ouédraogo a indiqué à la Télévision nationale, que ce changement de régime au Burkina Faso intervient suite à u constat lié à la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.
« Au regard de la dégradation de la situation qui menace le fondement même de notre Nation, de l’incapacité manifeste du pouvoir de monsieur Roch Marc Christian Kaboré à unir les burkinabè pour faire face efficacement à la situation et suite à l’exaspération des différentes couches sociales de la Nation, le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration – MPSR a décidé d’assumer ses responsabilités devant l’histoire, la communauté nationale et internationale », déclare le porte-parole capitaine Ouédraogo.
Il rappelle par ailleurs que « le Mouvement qui regroupe toutes le composantes des forces de défense et de sécurité a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir de monsieur Roch Marc Christian Kaboré. Cette décision prise pour le seul but de mettre notre pays sur le bon chemin et de rassembler toutes les forces afin de lutter pour son intégrité territoriale, on redressement et sa souveraineté », a-t-il affirmé. Avant d’annoncer la dissolution du gouvernement, de l’Assemblée Nationale, la suspension de la constitution, la fermeture des frontières terrestres et aériennes…
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS