Le capitaine Ibrahim Traoré a prêté serment ce vendredi, devant le Conseil constitutionnel, lors d’une cérémonie lui donnant les pleins pouvoirs pour diriger le Burkina Faso jusqu’en 2024, a-t-on constaté sur place.

Désigné à l’unanimité vendredi dernier lors des assises nationales, le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, a juré devant le peuple burkinabè et sur son honneur “de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la charte de la transition et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso”.

Revenant brièvement sur les circonstances de sa prise du pouvoir par un coup d’Etat, il a expliqué que le contexte dans lequel se trouvait le Burkina Faso “était assez difficile à décrire”, car “l’existence de la nation était en péril” face à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent.

“Notre engagement, c’est un retour de la paix et notre boussole sera le peuple”, a-t-il affirmé, appelant les citoyens à une mobilisation populaire contre le terrorisme “qui ne fait que déchirer le tissu social du Burkina et nous empêche de vivre”.

Le 30 septembre dernier, un groupe de militaires burkinabè amenés par le capitaine Ibrahim Traoré a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 24 janvier 2022 contre le président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré.

Si le capitaine Damiba avait justifié son coup de force contre M. Kaboré par la dégradation continue de la situation sécuritaire depuis 2015, c’est la même raison qui a été évoquée huit mois plus tard par le capitaine Traoré et ses éléments pour perpétrer ce deuxième putsch en moins d’un an.