Blaise Compaoré va devenir un réfugié très gênant pour les autorités de Côte d’Ivoire. La tentative d’évasion de ses proches Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé vient compliquer les manoeuvres d’Alassane Ouattara pour faire abandonner les poursuites contre lui par la justice du Burkina Faso, dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sakara.
Cette tentative d’évasion de Bassolé et Diendéré qui compromet les chances de Compaoré
Blaise Compaoré est invité par la justice de son pays, le Burkina Faso, à répondre de ses responsabilités supposées dans l’assassinat de son ami et frère d’armes, le capitaineThomas Isidore Noël Sankara, le 15 octobre 1987 (à 37 ans). Compaoré lui avait succédé à la tête du pays à la suite d’un coup d’État très violent. Et depuis, aucune lumière n’a été faite sur cette affaire en 27 ans et 16 jours qu’a duré sa gouvernance.
Chassé par le peuple burkinabé du pouvoir le 31 octobre 2014, le natif de Ziniaré, ville au nord de Ouagadougou, a trouvé refuge en Côte d’Ivoire, chez son ami, le président Alassane Dramane Ouattara. Récemment, un mandat d’arrêt a été lancé contre lui le 4 décembre dernier pour répondre de ses responsabilités supposées dans cette affaire Sakara. Abidjan reste pour le moment muet à la sollicitation des autorités burkinabées d’extrader Blaise Compaoré.
Ouaga, où va se rendre mardi le président Ouattara, pour la prestation de serment de Roch Kaboré, va officiellement adresser une demande d’extradition de Blaise Compaoré à la justice ivoirienne. Alors que le premier des ivoiriens, selon nos sources, n’avait pas l’intention de coopérer et envisage de travailler à une issue diplomatique avec Roch, il vient d’être contrarié dans sa manoeuvre par une tentative d’évasion des générauxGilbert Diendéré et Djibril Bassolé.
Cette mission du président Ouattara vient d’être rendue difficile par cette tentative avortée des deux généraux accusés d’avoir instigué le coup d’État manqué contre les autorités de la transition. Cette tentative d’évasion qui n’était qu’une rumeur a été confirmée à nos confrères de LeFaso.net, par les autorités ouagalaises. »… il s’agirait bien d’une tentative d’évasion concernant non seulement le Gal Diendéré mais aussi le Gal Bassolé. L’opération serait une initiative d’une cinquantaine d’ex-militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle », fait savoir le média.
Cette tentative aurait été mise en échec par la vigilance des forces de sécurité burkinabés. « Si le meneur a été arrêté, plusieurs autres soldats présumés impliqués seraient recherchés », avance encore la même source.
Selon nos informations, Blaise Compaoré encourageait Ouattara à trouver une issue diplomatique aux poursuites engagées contre lui par la justice burkinabée. Il espérait une levée du mandat d’arrêt lancé contre lui contre un engagement de ne rien tenter contre le pouvoir en place. Mais avec cette manoeuvre de ses deux proches, la mission du président ivoirien s’annonce clairement difficile.
Le Burkina Faso peut-il encore croire en la sincérité de Blaise Compaoré ?
Source: Afrique sur 7