Le budget citoyen explique aux contribuables le processus budgétaire, la collecte des ressources et leur utilisation
Le Groupe de suivi budgétaire (GSB), pour partager le « budget citoyen » 2016 avec les organisations faitières de la société civile, les partenaires techniques et financiers (PTF), les autorités politiques et administratives, les universitaires et les médias, a organisé jeudi une rencontre d’information et d’échange à la Faculté des sciences économiques et de gestion (FSEG). Objectif ? Mieux outiller les participants dans leurs actions de suivi et de plaidoyer du budget. C’était sous la présidence de Soussourou Dembélé, conseiller technique au ministère de l’Economie et des Finances.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la tenue, par le Programme de gouvernance locale (Mali SNGP 2016-2021), des débats publics sur ledit Budget. Le SNGP est initié par le gouvernement, financé par l’USAID et exécuté par Tetra Tech Ard, un cabinet international de conseil en développement international. Il promeut les changements ciblés dans les systèmes régionaux et locaux permettant d’accroitre la confiance du gouvernement central aux collectivités territoriales (CT).
Conformément à l’esprit de la rencontre, le budget citoyen 2016 a été présenté aux participants par la Direction générale du budget (DGB) qui a produit « le Budget citoyen du Mali ». Ce livret donne une explication chiffrée et détaillée des allocations budgétaires selon les axes du Programme d’action gouvernementale (PAG), la répartition par fonction et par axes de l’ensemble des dépenses.
Il en ressort qu’à partir du contexte macroéconomique, la Loi des finances 2016 chiffre les recettes à 1 828,1 milliards Fcfa contre 1 757,3 milliards Fcfa dans le budget rectifié de 2015, soit une augmentation de 4,0%. Les dépenses du budget d’Etat 2016 s’élèvent à 2002,9 milliards Fcfa contre 1881,2 milliards Fcfa dans la Loi de finances rectifiée 2015, soit une hausse de 6,5%. Le déficit prévu pour l’année fiscale 2016 est évalué à 174,8 milliards F Cfa, contre 123,9 milliards de Fcfa dans le budget rectifié 2015, soit une hausse de 41,0%. « Ce déficit sera financé grâce à la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunts émis par le trésor », précise la petite brochure de 36 pages.
Après le mot de bienvenue du Dr Sadio Thima, le représentant de la FSEG, les débats ont été ouverts par celui du ministre de l’Economie et des Finances Soussourou Dembélé, qui a rappelé la volonté du gouvernement et des PTF de renforcer les capacités de la population. Le conseiller technique a aussi reconnu les efforts consentis par les acteurs pour la diffusion d’information sur la gestion des finances publiques. Il a par ailleurs constaté que les résultats atteints par le GSB restent en deçà de ses possibilités, « malgré toute l’attention dont il fait l’objet de la part des plus hautes autorités », a-t-il argumenté.
Le président du GSB, Tiémoko Souleymane Sangaré, a pris bonne note de cette remarque. Il a en outre réitéré la détermination de sa structure à soutenir la bonne gouvernance budgétaire. « Le budget doit être utilisé de façon judicieuse pour assurer le bien-être économique et social des citoyens », a-t-il dit. Cette exigence, selon lui, est à l’origine de l’émergence, à travers l’Afrique, d’initiatives telles la participation des citoyens au processus du budget, la prise en compte du genre, les droits humains en lien avec le budget.
Pour sa part, la directrice de Mali SNGP, Mme Touré Kadidia Dienta, a salué cette initiative réussie de la production et la diffusion du budget citoyen, « afin de faciliter l’accès du citoyen à l’information simplifiée, digeste et compréhensive sur la gestion des finances publiques ». Cet acte constitue, de l’avis de Mme Dienta, une réelle opportunité pour affermir la citoyenneté. Cette action permet aussi aux organisations de la société de jouer leur rôle de veille citoyenne, selon elle.
Le Budget citoyen est élaboré en application de la Loi n°2013-031 du 23 juillet 2013 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques. Cette Loi dispose que « les citoyens, qui sont à la fois contribuables et usagers des services publiques, doivent être clairement, régulièrement et complètement informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds publics ».
C. M. TRAORE
Source : L’ Essor