Le gangstérisme que nous rapportons ici n’est pas d’une autre ère, c’est d’actualité, de la part d’un agent en charge de protéger les citoyens contre les brigands. Cependant, plus brigand que lui tu meurs. Il s’arroge le droit, en cette période de démocratie et de respect des droits, de séquestrer sans raison ni jugement les dignes et paisibles citoyens au lieu d’aller en découdre avec les terroristes qui lui font peur jusqu’à la moelle des os. Ainsi, le dossier transmis contre lui à la Commission préparatoire de l’Espace d’Interpellation Démocratique (EID) a été retenu pour être lu le 10 décembre 2019. La victime de cette dictature se nomme Lassana DJIRE, Chauffeur domicilié à Darsalam / Ségou, qui interpelle en l’occurrence qui de droit. Suivez :
” Interpellation du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile (Détention et emprisonnement illégal par la Brigade Territoriale de la Gendarmerie de Ségou)
Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement,
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs en vos rangs et qualité respectifs,
Bonjour.
C’est avec une grande colère que je saisisse la 24ème session de l’EID pour vous expliquer le cas de violation grave des droits de l’homme dont j’ai fait l’objet.
En effet, courant 2015, j’ai été convoqué par la Brigade de la Gendarmerie de Ségou, c’est un gendarme du nom de Ballo qui m’a amené la convocation.
Monsieur le Médiateur de la République, dès réception de la convocation, je me suis rendu à la gendarmerie. C’est là qu’a commencé l’humiliation la plus grave que j’ai subie depuis je suis né.
Le Commandant de la Brigade de la gendarmerie en son temps, du nom de Ousmane DIALLO m’a proféré des injures graves et j’ai subi toutes sortes de traitements inhumains et dégradants sans me dire un mot sur les faits qui me sont reprochés ou la personne qui m’a convoqué. J’ai été séquestré par le CB de 10 heures à 16 heures. Avec des propos très graves il m’a qualifié de tous les maux en attestant que je suis très gonflé or il ne me connaissait même pas.
Mesdames et Messieurs de la Commission préparatoire, après plus de 6 heures à la gendarmerie, Ousmane DIALLO ne m’a toujours pas dit ce que j’ai fait de grave. Il m’a montré qu’il a le pouvoir et la force de faire ce qu’il veut sur un citoyen digne même si pauvre.
Monsieur le Médiateur de la République, mes enfants ont demandé ma libération et cette libération a été obtenue contre le payement de 20 000 F CFA.
C’est après que le gendarme Ballo m’a dit que c’est un certain Souleymane MARIKO qui a porté plainte contre moi à la gendarmerie pour l’avoir agressé or au nom de Dieu, je n’ai jamais agressé cet homme en question.
Quand on a fait venir le nommé Souleymane en ma présence il n’a même pas pu dire un mot et même fuit.
Monsieur le Médiateur de la République, cette situation m’a traumatisé, je suis allé me plaindre chez le procureur, il n’a rien dit. Je suis dans cette situation depuis plus de 4 ans.
Mesdames et Messieurs les membres de la Commission préparatoire, je ne demande que justice. Il faut que le CD soit entendu sur les faits en ce moment je serais soulagé.
Je demande que mon interpellation soit lue devant tout le public malien.
Je vous remercie. “
Chers lecteurs, nous suivrons pour vous la suite qui sera donnée à cette affaire qui dépasse tout entendement dans notre république, et qui implique d’ailleurs la justice malienne à travers le procureur. Il faut mettre fin à l’impunité dans ce pays. Personne n’est au-dessus de la loi. Et personne n’a le droit de séquestrer les citoyens, que l’on soit Président de la République, Procureur ou Commandant de Brigade. Affaire à suivre donc !
Mamadou DABO
Source : Zénith Balé