Dans une correspondance adressée aux responsables syndicaux de l’éducation, le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) demande de la règle universelle de négociation syndicale, notamment de prendre “un peu en plus” après avoir cherché, “un plus grand plus”.
Concernant le bras de fer entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation sur l’application de l’article 39, la centrale syndicale UNTM a été traitée de tous les maux d’Israël. La centrale est souvent accusée d’être à la solde du gouvernement.
Face à ces nombreuses accusations, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé, a finalement brisé le silence. Dans une lettre adressée aux responsables des syndicats de l’éducation, Katilé a précisé que “l’Union nationale des travailleurs du Mali a cessé de se tromper de combat depuis très longtemps. En tant que travailleuses et travailleurs salariés, vous ne pouvez aucunement être des ennemis à l’UNTM. Elle se refuse une telle simplicité dans l’analyse du multi-syndicalisme au Mali”.
Dans la correspondance, le secrétaire général explique qu’en déposant son cahier de doléances du 2 mai 2018, la centrale ne cherchait que plus de justice sociale.
“Les revendications de Synergie n’étaient pas encore conclues. C’est dire que la grille annexée au statut des enseignants, ne pouvait pas être le mobile déclencheur de la grève d’août 2019 de l’UNTM, ou être le facteur d’une désapprobation quelconque. En outre, certains, parmi vous, ont apporté un soutien appuyé aux doléances et au préavis de grève que nous avons initié. Mais, nul parmi vous n’a signalé la probabilité d’une divergence d’intérêts au cas où les acquis seront accordés à l’UNTM. Même le Snec, notre affilié parmi vous ne l’avait fait. Ainsi donc les dispositions querellées aujourd’hui en article 39 ne pouvaient faire l’objet d’un traitement approprié, lors des négociations”, rapporte la lettre.
Le secrétaire général s’est dit étonné de voir que les acquis de la centrale ont été considérés comme étant des obstacles aux prétentions initiales de statut particulier et que la lutte engagée par les enseignants sous cet angle, en refusant tout alignement sur la grille de l’UNTM, apparaissait clairement qu’il existe un profond malentendu entre la centrale et les enseignants.
A cet effet, Katilé a précisé que l’objectif initial de la centrale était de mettre fin à l’injustice sociale découlant des disparités de grilles, d’âges de départ à la retraite pour les travailleurs du même pays, de la même fonction publique et justifiant des diplômes et des travaux de valeur égale : “L’UNTM croyait pouvoir vous compter parmi les opposants à la disparité des conditions dans la fonction publique, qui condamnent des catégories d’agents à végéter. Nous avons dit et nous le répétons, I’UNTM parlera, agira pour l’ensemble des travailleurs du pays. Les accords obtenus sont les vôtres aussi. Prenez-les et le combat pour la revalorisation de la fonction enseignante et des enseignants continuera entre vous et le Snec et entre vous tous et l’UNTM”.
Pour le premier responsable de la centrale, tout grand retard dans l’acceptation de la grille refusée par les enseignants, est à coup sûr un manque à gagner. Plus ce retard se prolonge, plus le manque à gagner devient aussi important et difficile à négocier.
A cet effet, au nom du bureau exécutif de l’UNTM, Katilé a demandé aux enseignants, conformément à une règle simple des négociations, de prendre “un peu en plus” après avoir cherché, “un plus grand plus”. Selon lui, c’est une règle quasi universelle de négociation dont les enseignants doivent s’appliquer et chercher à faire plus encore à l’avenir.
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