Les travailleurs de l’Agence pour la Promotion des Investissements (API-Mali) sont sur leurs pieds de guerre. Une sérieuse divergence existe entre eux et le directeur général, Moussa Ismaïla Touré.
Le paiement des primes des fonctionnaires qui n’ont pas été payées depuis 15 mois ; la régularisation du salaire des contractuels ; l’annulation des nouveaux recrutements en attendant la fin du plan de restructuration ; l’amélioration des conditions de travail, tels sont les principaux points de revendications des travailleurs de l’API-Mali.
Sauf une ouverture des négociations pourra sauver la situation tellement les travailleurs sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique. En cas d’échec, le syndicat de l’API-Mali mettra en exécution l’arrêt de travail pour 72 heures.
Excédés, acculés, torpillés par la direction générale d’API-Mali, qui ne veut même pas les écouter, les travailleurs de l’Agence pour la Promotion des Investissements (API-Mali) observeront un arrêt de travail de 72 heures. A compter du 12 décembre 2016. Un préavis de grève dans ce sens a été déposé sur la table du ministre de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions avec ampliations au ministère de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, à la direction générale de l’API-Mali, au Syntade, à l’Untm et à la DRH du secteur développement économique et financier.
Ce que les agents de l’API-Mali ne comprennent pas c’est l’entêtement de la direction de procéder à des recrutements alors le personnel existant est menacé. Cela fait deux mois que les travailleurs ne sont pas payés. Pire c’est en pleine phase de restructuration que le directeur général, Moussa Ismaïla Touré est en train de recruter de nouveaux agents à travers des contrats à durée déterminée. Face à l’intransigeance de la direction de procéder à un recrutement de personnel, le comité syndical de l’API-Mali après avoir fait le constat s’est réuni en session extraordinaire le jeudi dernier. Le comité syndical a déploré, à l’issue de la réunion, la violation flagrante par la direction générale des procédures de restructuration de l’Agence à travers son plan social.
Le syndicat ne s’est pas arrêté là, il a informé, qui de droit à savoir le ministère de tutelle, à travers une lettre. Le comité syndical de l’API-Mali estime, dans sa lettre adressée au ministre de Promotion des Investissements et du Secteur Privé, Konimba Sidibé, que cette attitude de la direction générale est de nature à amplifier le climat de méfiance et exige que des dispositions soient prises pour purement et simplement annuler lesdits contrats signés dont l’effet est de remettre en cause l’exécution du plan social.
Autres griefs formulés par les agents de l’API-Mali sont relatifs à l’envoie des stagiaires à des missions juteuses à la place des titulaires ; le lancement des avis d’appels d’offre pour la modernisation du système informatique sur les fonds alloués à la restructuration. Après avoir mis l’accent sur l’incompétence notoire du directeur général, Moussa Ismaïla Touré, qui n’a pas pu élaborer la politique nationale de la promotion de l’investissement, le comité syndical l’interpelle sur l’affaire du véhicule volé par sa faute car il conduisait sans chauffeur à l’heure de travail.
Au moment où nous mettons sous presse, le directeur général de l’API-Mali, Moussa Ismaïla Touré se trouverait à Madagascar. Selon un cadre de l’Agence, le dédain du directeur général, en particulier, et du ministre de la Promotion des Investissements et du Secteur Privé, en général, est incompréhensible. « Le personnel de l’Agence souffle le chaud et le froid. Cela fait deux mois que les travailleurs ne sont pas payés. En plus, le directeur travaillerait dans l’illégalité.
Son contrat arriverait à terme. Il n’a pas pu tenir le forum des investisseurs. », a dénoncé ce cadre et d’ajouter : « Moussa Ismaïla Touré n’a pas le sens du management des employés. Bientôt deux ans à la tête de l’API-Mali, il n’a pas fait de résultats satisfaisants. Comme si cela ne suffisait pas, le directeur général a fait venir le guichet Ecobank alors que l’Agence était en concertation très avancée par la BMS-SA. Cela se comprend aisément. Nous sommes dans la mouvance de « Ma famille d’Abord ».
Moussa Mamadou Bagayoko
Source: L’Humanité