Plus de 160 morts à Ogossagou, un bilan triste pour notre pays. Les manifestants, venus nombreux ont, non seulement dénoncé les massacres d’Ogossagou, mais aussi demandé le départ de l’actuel Premier ministre.
“Nous sommes étonnés que ce ne soit pas la majorité présidentielle à sa tête le président de la République qui organise cette marche pour prouver à la face du monde qu’il condamne cet acte. Il a l’habitude de prendre l’avion qui a été acheté par les impôts du contribuable malien pour aller en Europe marcher avec des gens, en hommages aux victimes de tueries. Marcher au Mali, parce qu’il y a eu des massacres, ne devrait pas être un crime. On ne doit pas chercher une autorisation pour faire cette marche. Tout le monde devrait être présent aujourd’hui, pour qu’ensemble nous puissions dire non à l’amalgame”, a-t-il-lancé en présence de ses acolytes.
Plus de 15 000 manifestants dans les rues Bamakoises scandaient des messages : “Boubèye démissionne”, “Non à l’amalgame”, entre autres. Lors du meeting dernier, le Chérif de Nioro a envoyé un message qui n’est autre que la démission de Soumeylou Boubèye Maïga. Selon l’imam Mahmoud Dicko, ce message a été mal interprété. Il a d’ailleurs invité le président de la République à écouter, comprendre et diligenter l’exécution de ce message. Avant de prendre l’exemple sur le président algérien Abdelaziz Bouteflika, “un grand homme qui a lutté pour l’indépendance de son pays, quand le peuple lui a demandé de partir, il est parti avec dignité en adressant une lettre de pardon à son peuple. C’est ça la grandeur d’âme. C’est ça la dignité. C’est ça l’honneur. C’est ça que les grands hommes font face à l’Histoire”, a-t-il-indiqué.
La crise gagne du terrain du jour au lendemain dans notre pays. Le Nord est fragilisé, la crise a atteint son paroxysme au centre du pays. A Bamako, certains religieux mènent la pression sur le président de la République à rompre les amarres avec son Premier ministre. Ibrahim Boubacar Kéita exécutera-t-il cette volonté du Chérif de Nioro ? En tout cas, le bras de fer est lancé. Cette situation ne créera-t-il pas d’autres situations au Mali ?
Dans ses propos vendredi dernier, le président du Haut conseil islamique a annoncé que si leurs doléances ne sont pas satisfaites, ils manifesteront chaque vendredi dans le pays. “Nous ne voulons pas du mal à ce pays. Nous ne sommes pas des acteurs qui allons mettre le feu dans ce pays”, a-t-il-signalé.
A côté de certains leaders religieux, plusieurs hommes politiques ont répondu à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko. Ils ont apprécié la démarche du président du Haut conseil islamique. Avant de qualifier de mauvaise gestion, la gestion du gouvernement actuel.
Zié Mamadou Koné
L’Indicateur du Renouveau