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BRADAGE DE LA PLACE DU CINQUANTENAIRE Circulez, il n’y a rien à voir !

Bonne nouvelle ! La justice voulait voir clair dans cette affaire de la Place du Cinquantenaire que l’on tente de brader à une société américaine, Wipi Usa Inc. Mais dommage car l’enquête confiée par le Procureur Général près de la Cour d’Appel au Service d’Investigation judiciaire du Camp I à peine  ouverte a été  aussitôt abandonnée le mercredi dernier. Un très gros bonnet de la République est passé par-là. Mais c’est heureux de voir la justice bouger, pour rappeler que personne n’est au-dessus de la loi. Et chacun, quel que soit son niveau de responsabilité dans la gestion des affaires publiques, devra répondre de ses actes.

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A la suite du prêchi prêcha du ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Aly Bathily, qui a fait plonger davantage le gouvernement en essayant de démonter notre information, ce fut la volteface de son collègue de l’Administration territoriale et de la décentralisation. Finalement, personne ne comprenait ce qui se passait au sein de l’administration au sujet de la cession programmée de cette parcelle de terrain de la Place du Cinquantenaire, encore moins qui est à la base de cette opération de bradage  du patrimoine foncier national.

C’était donc bien normal de voir la justice entrer en jeu. Parce qu’après tout, les magistrats ont eu un rôle important à jouer pour barrer la route à ceux qui veulent transformer le Mali en une république bananière. C’est pourquoi, l’enquête ouverte au sujet des tractations pour la cession de ce lopin du domaine national, est salutaire, même si un-haut-d’en-haut l’a étouffée dans l’œuf afin que ne soit mis à nu son sombre dessein d’aliénation de ce pan important du patrimoine national.

Comme nous l’avons relaté dans une de nos éditions précédentes, le ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Aly Bathily, en donnant une instruction écrite à Madame la directrice des Domaines et du cadastre pour une suite favorable à l’offre d’achat de la Place du Cinquantenaire par une société américaine, avait fait fi d’ignorer qu’il existait un Décret signé du Président ATT, déclarant d’utilité publique les travaux d’aménagement et de réalisation de la Place du Cinquantenaire.

Il se trouve que les deux départements ministériels concernés par la prise de décision en ce qui concerne cette dérogation, notamment le Ministère des Domaines de l’Etat et des affaires foncières et celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, avaient donné leur accord par Instruction n° 0028/MDEAF-MATD/SG du 01 septembre 2015. Ce qui devait donc permettre de poursuivre le traitement du dossier au profit de Wipi.

Volteface du Ministère de l’Administration territoriale

Mais du côté du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, c’est la volteface car par lettre n° 000173/MAT-SG du 09 octobre 2015- dont « Le Sphinx» détient une copie, il informe le Ministre Bathily que « la parcelle de terrain objet de cette dérogation fait l’objet d’un Décret d’affectation pour un autre besoin ». Et de poursuivre dans la même correspondance : «Aussi, voudrais-je vous demander de faire vérifier cette information par vos services compétents et le cas échéant prendre les dispositions concrètes qui s’imposent ».

Cette lettre pose en filigrane le manque de sérieux de l’actuelle administration publique car il est inconcevable que le Ministère des Domaines de l’Etat et des affaires foncières ne puisse être informé de la situation exacte de cette parcelle du domaine national. Il a fallu que la Primature s’en mêle, comme révélé par la lettre du ministre de l’Administration territoriale, pour que les deux ministres ayant autorisé la dérogation, puissent savoir que ladite parcelle «fait l’objet d’un Décret d’affectation pour un autre besoin », comme le précise le Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga.

Par ailleurs, nous avions vu juste en démontrant dans notre édition précédente, que celui qu’on dit convoiter la parcelle au nom de la société américaine Wipi Group, est un homme d’affaires américain originaire du Soudan du Sud. Albino M. Aboug, il s’appelle. C’est un proche de Karim Kéïta. Tous deux sont membres de l’association Panafricaine Youth Council (PYC). Albino en est le président et Karim Keïta l’un des vice-présidents.

 

Grenade explosive dégoupillée par la justice

Une de nos sources a contacté Albino qui précise que la parcelle lui a été proposée et il n’est pas question pour lui d’y construire un centre commercial (comme écrit dans des documents officiels). Le projet concerne uniquement un hôtel de quatorze étages, il est évalué à 50 millions de dollars US. Il a confié la gestion du dossier à l’avocate Nadia Myriam Biouélé du Cabinet Héra conseils. Cette dernière, proche de la famille présidentielle, lui a été présentée par le même Karim Keïta. Nous avons diffusé, dans notre édition précédente, une photo sur laquelle Karim et Albino posent ensemble pour la postérité.

Rappelons aussi qu’à cause de ce dossier, trois grands techniciens du Ministère des Domaines de l’Etat et des affaires foncières, qui n’ont pas voulu avaler la manœuvre de bradage du site du Cinquantenaire, sont mis en chômage technique. Mis au frigo sans raison, ils perçoivent leur salaire sans travailler.

Ce dossier, à n’en pas douter, est une véritable grenade explosive que la justice se charge finalement de dégoupiller, à travers l’ouverture d’une enquête .  Les premières auditions ont eu lieu donc  au niveau du Camp I où ont défilé la directrice nationale des Domaines et des affaires foncières (lundi et mercredi), et le directeur régional, le chef de division du cadastre, Zan Coulibaly. Il ne faut pas couvrir de pou et de boue des fonctionnaires de l’Etat qui ne sont en fait que les exécutants d’ordres venus de très haut. Et certainement que lors des auditions, ils se sont défendu pour éviter d’être des agneaux sacrificiels d’un système qui tente de tout happer sur son passage, pour l’intérêt d’une poignée de personnes.

Il nous revient d’ailleurs que c’est le frère de Karim Keïta, Bouba, qui est parti voir le Ministre Bathily afin que ce dernier mette en branle la procédure pouvant permettre la cession de la parcelle. Bouba, rappelons-le, a travaillé longtemps avec Tomi Michel au Gabon où il résidait jusqu’à l’élection du pater à la présidence de la République.

De toute façon, même si l’enquête des Pandores du Camp I est arrêtée suite à l’intervention d’un très gros bonnet de la République, mais la justice a laissé un message fort : C’en est fini du laisser-faire laisser-aller. Chacun doit répondre de ses actes devant la justice, quel que soit son niveau de responsabilité.

Mais nous apprenons finalement, que pour détourner la vigilance des populations, un Décret a été signé il y a seulement quelques jours, pour dit-on, permettre d’installer des logements préfabriqués sur la Place du Cinquantenaire afin d’y loger – comme certains étudiants actuellement à Paris- des hôtes du prochain sommet Afrique-France organisé à Bamako en décembre 2016. Et on promet de les démonter deux mois après, pour faire de cette place un espace de promenade publique. Adieu donc le projet de Place du Cinquantenaire si cher au président ATT dont on cherche au mieux à effacer l’empreinte de bâtisseur.

Quid de Wipi Usa Inc. et de Hyatt ? Ils n’ont jamais existé, ils sont sortis tout droit de l’imagination fertile  de Me Mohamed Ali Bathilly. Circulez, il n’a rien à voir.

 

Source: La Redaction

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