La salle de réunion du complexe Siraba Togola a abrité le 9 mai, la cérémonie de lancement de la campagne agricole 2016-2017 dans le cercle de Bougouni. La cérémonie, présidée par le préfet du cercle, Ousmane Christian Diarra, a regroupé près de 300 participants dont certains venus des cercles de Kolondiéba et Yanfolila.
Le bilan de la production 2015-2016 et le plan de campagne 2016-2017 étaient au centre de la rencontre. La campagne écoulée dans cercle de Bougouni a été marquée par une pluviométrie erratique caractérisée par des pluies moins précoces que celles de la campagne précédente, des précipitations irrégulières et prolongées jusqu’au mois de novembre affectant du coup la qualité du coton graine non encore récolté.
Les priorités qui sont l’intensification de la culture cotonnière à travers l’encadrement des 200 exploitations et l’amélioration de la qualité du coton graine, ont été conduites de manière adéquate. Et ce, malgré le mauvais régime des pluies.
En ce qui concerne le suivi des exploitations, le secteur de Dogo présentait un rendement de 1278 kg de coton à l’hectare suivi de Bougouni avec 1011 kg à l’hectare. Par contre à Garalo et Koumantou, les rendements sont faibles avec respectivement 977 et 988 kg/ha. Ce résultat est principalement imputable à un manque de maîtrise du traitement insecticide.
En matière d’amélioration de la qualité du coton graine, les objectifs n’ont pas été atteints, excepté à Dogo. Entre le conditionnement mixte au village et le classement industriel, tous les secteurs ont enregistré des écarts. La quantité de coton déclassé a ainsi été de 9456 tonnes soit 8% de la production totale. Le secteur de Dogo avait le plus faible taux de déclassement et Garalo le plus élevé.
Selon le coordinateur CMDT de Bougouni, Issa Sidibé, le défi de la qualité demeure la préoccupation majeure dans le cercle. Le coton battu par les pluies sur pied dans les champs, sur les claies, dans les marchés et les bacs, les pannes et les renversements de camions ont contribué à la dégradation de la qualité du coton graine. A cela s’ajoutent le mauvais fonctionnement des équipes de conditionnement mixte et la non maîtrise de la démarche qualité à certains niveaux.
DANS LA NORME DE L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE. Les cultures du mil et du sorgho connaissent une certaine régression au profit de celle du maïs à cause de la subvention des engrais. Avec une production de 208.955 tonnes de céréales pour une population estimée à 495.882 habitants, le cercle de Bougouni est dans la norme de l’autosuffisance alimentaire (431 kg par habitant pour un ratio de 250 kg habitant fixé par la FAO). L’excédent céréalier est de 64.089 tonnes. Bougouni totalise un crédit agricole de 8,5 milliards Fcfa dont 8,3 milliards sont exigibles. Le remboursement est de 99,67% dans l’ensemble et de 100% à Dogo.
Le plan de campagne 2016-2017 du coton, en comparaison de celui de 2015-2016, connait une évolution significative en termes d’objectifs. L’accent sera mis sur l’intensification et l’amélioration de la qualité du coton graine. Les superficies devraient augmenter de 22% et la production de 19%. Le rendement doit être maintenu à 1026 kg à l’hectare. Cette prévision correspond à la volonté affichée de l’Etat et de la CMDT d’atteindre une production de 725.000 tonnes de coton graine. A ce titre, certaines mesures d’accompagnement sont préconisées : l’augmentation du prix au kilogramme de coton graine à 250 Fcfa (déjà confirmée par le ministre de l’Agriculture à Sikasso), le maintien de la subvention sur les intrants coton notamment les engrais dont le prix est fixé à 11.000 Fcfa (acquis aussi), l’introduction de la chaux agricole dans le cadre de la bonification des sols de cultures fortement acidifiés, l’introduction de nouvelles variétés de coton plus productives dans certaines zones, l’équipement des producteurs à partir des prêts BNDA et Kafo Jiginew.
Des dispositions sont prises pour assurer la disponibilité de l’aliment bétail destiné aux bœufs de labour. La fermeture temporaire des sites d’orpaillage pendant l’hivernage en zone cotonnière est envisagée.
En aval de la production de coton graine, la CMDT envisage la modernisation de l’outil industriel afin d’améliorer la capacité d’égrenage. Un programme ambitieux de réhabilitation des pistes rurales est envisagé pour faciliter l’évacuation du coton graine.
La culture du mil reste dans les mêmes proportions à cause de la baisse du rendement qui s’accentue d’année en année. Le sorgho ne connaitra une évolution significative qu’avec l’introduction de variétés améliorées plus productives et mieux adaptées aux conditions climatiques.
M. S. MAIGA
AMAP-Bougouni
Source : L’ Essor