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BOUBACAR MINTOU KONE, PRESIDENT DU PARTI FRAFISMA : “La décence et la pudeur devaient commander à Moussa Sinko Coulibaly de se taire”

Acteur du Mouvement démocratique et président du parti Front africain des forces pour l’intégration et la solidarité dans une nouvelle Afrique (Frafisma), Boubacar Mintou Koné analyse l’actualité nationale. Les actes de vandalisme contre la Minusma à Sévaré, le dialogue national inclusif et les récentes déclarations de Moussa Sinko Coulibaly. M. Koné parle sans langue de bois. Entretien.

 

  1. R. : Un ancien officier de l’armée avait fait des déclarations qui l’ont amené à être interpellé à la gendarmerie. Vous pensez qu’il est allé trop loin ?

Boubacar Mintou Koné : Rectificatif ! C’est un officier général démissionnaire de l’armée malienne. Au nom de mon parti, je tiens à dire que les souffrances du peuple malien ont commencé un 22 mars 2012. C’est ce 22 mars 2012 qui a vu la rupture de la chaîne de commandement de l’armée. Et celle qui a conduit à l’effondrement de tout notre système de défense militaire et sécuritaire. Et depuis ce 22 mars 2012, l’armée malienne, au lieu de marcher en colonnes “couvrées”, marche sur sa tête.

La décence et la pudeur devaient commander à l’un des artisans de ce drame dans lequel notre pays vit plutôt de se taire. C’est le lieu, pour nous, de nous incliner devant la mémoire de nos braves soldats qui, tous les jours, meurent l’arme au poing pour défendre la patrie, pour défendre le Mali. C’est regrettable ! Mais ce que je voudrais vous dire c’est qu’un coup d’Etat ne passera plus jamais au Mali.

Toutes les forces démocratiques et sociales, toutes les valeurs démocratiques et sociales s’organiseront et s’indigneront contre toute prise du pouvoir par les armes en République du Mali. Nous sommes fondamentalement attachés à l’esprit de la Constitution du 25 février 1992 qui est clair : la prise du pouvoir, la transmission et la dévolution du pouvoir se feront désormais par les urnes.

Donc, que les nostalgiques du putsch sachent, aujourd’hui plus jamais, que le peuple malien et les démocrates n’accepteront l’irruption de l’armée sur la scène politique. Nous aimons bien cette armée, mais nous pensons que le rôle des généraux c’est d’être au front pour organiser la troupe afin que le Mali puisse recouvrer l’intégralité de son territoire national.

Actualité oblige, un commentaire sur les manifestations qui ont visé la Minusma à Sevaré…

  1. M. K. : Je m’incline devant la mémoire de toutes les victimes militaires et civiles qui sont tombées ces derniers jours pour la défense de l’intégrité territoriale. Et au nom de mon parti, nous condamnons fortement et fermement l’attaque du camp de la Minusma. C’est le lieu pour moi de rendre hommage aux forces étrangères qui ont décidé de venir nous aider dans cette lutte contre le terrorisme.

Il est à rappeler aussi que la Minusma a perdu, c’est l’une des rares missions de maintien de la paix qui a connu de lourdes pertes en son sein. Nous condamnons fermement cette attaque du camp de la Minusma. Et nous présentons au nom de mon parti toutes les excuses à la Minusma pour cet acte odieux, ignoble qui ne répond pas aux valeurs de solidarité et d’hospitalité malienne. Et nous réaffirmons notre compassion, notre affection et notre attention à toutes les forces internationales qui sont présentement sur notre territoire pour nous aider à régler cette crise.

Vous êtes un acteur de Mouvement démocratique, vous êtes aussi un acteur politique. Comment vous décrivez la situation politique actuelle du pays ?

  1. M. K. :La situation actuelle du pays est très complexe et très difficile. Nous sommes confrontés à une forte crise sécuritaire qui ébranle beaucoup notre pays. Et de fait, aujourd’hui, face à l’insécurité dans notre pays depuis 2012, il faut la mobilisation de tous ses fils. Il faut la mobilisation de l’ensemble des forces politique et démocratique de ce pays pour faire en sorte que le Mali reste le Mali ! Que le Mali ne bascule pas dans la violence. Que le Mali puisse recouvrer l’intégralité de son territoire. Que la souveraineté nationale du Mali s’exerce sur l’ensemble du territoire national. Voilà les objectifs précis et clairs auxquels l’ensemble du peuple malien doit souscrire pour défendre ses intérêts. C’est aujourd’hui le lieu de penser au Mali qui est plus que jamais menacé dans son existence.

L’actualité aussi c’est le dialogue politique qui a commencé avec les concertations à la base. Quelle est la position de votre parti ?

  1. M. K. : Ce dialogue politique a été demandé par l’ensemble de la classe politique depuis longtemps. Nous sommes un parti politique qui émane de la mouvance présidentielle plus précisément de l’EPM (Ensemble pour le pour le Mali) au sein duquel nous avons participé à toutes les étapes des préparatifs de ce dialogue politique. Et nous adhérons à ce dialogue politique pleinement, ça nous engage. Nous pensons que ce dialogue politique peut être le cadre pour tout un chacun de venir s’exprimer, de dire sa pensée et sa vision. Nous pensons que ce dialogue politique pourrait être un cadre approprié pour discuter de tous les sujets de la nation afin qu’ensemble nous puissions définir un nouveau chapitre, un nouveau Mali.

Comprenez-vous la position de certains de vos anciens alliés notamment du Mouvement démocratique qui ont décidé e de ne pas participer au dialogue ?

  1. M. K. :Oui nous comprenons leur position. Dans ce pays, les hommes et les femmes se sont battus pour la démocratie, pour la liberté de penser, de réfléchir, de s’associer et de militer dans le syndicat de leur choix, dans les organisations politiques. Donc, si des camarades estiment qu’ils ne peuvent pas participer à ce dialogue politique, cela relève d’une totale liberté et de leur indépendance politique et spirituelle. Nous avons du respect pour leur choix parce que dans ces rangs, il y a des hommes qui ont servi et géré ce pays et qui ont occupé de hautes fonctions politiques et institutionnelles. Au-delà de ce dialogue politique auquel nos camarades n’ont pas voulu passer, je voudrais dire que nous devons continuer à les démarcher. Nous devons continuer à aller vers eux pour qu’ils reviennent à la table et qu’on discute de l’essentiel qui est le Mali.

Quelle doit être, selon vous, la ligne directrice pour une sortie de crise ?

  1. M. K. : Maintenant, ensemble nous devons nous parler. Le président de la République doit poursuivre et doit toujours avoir la main tendue, car il est le garant de la nation, il est le premier magistrat. Et il doit continuer à tendre sa main envers tous les fils du pays. Il ne doit pas s’impatienter et doit persévérer dans sa tâche de réconcilier les Maliens.

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