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Blocage du statut particulier des enseignants à l’AN: le collectif annonce 2 jours de grève d’avertissement

« Pas d’année scolaire apaisée sans notre statut particulier », c’est désormais, le slogan des responsables des syndicats de l’éducation signataires de l’accord du 15 octobre 2016. Les enseignants, qui protestent contre la non-adoption de leur statut particulier par l’Assemblée nationale comme promis par le gouvernement étaient hier lundi en face des journalistes à la Maison de l’enseignant où ils ont annoncé plusieurs mesures de protestation, dont une grève de 9 jours avec la rétention des notes, dans les jours à venir.

La session budgétaire 2017 de l’Assemblée nationale prend fin le 15 décembre prochain, soit dans trois jours, sans l’adoption du statut particulier promis au Collectif des syndicats de l’éducation par le gouvernement. Très remontés, les responsables des 6 regroupements syndicaux, qui composent le collectif, ont réagi vigoureusement en annonçant des mesures de protestation contre l’État : pas de cours, les notes d’évaluations des apprenants seront également retenues.
Contre ce qu’ils appellent un manque de volonté politique, le porte-parole du Collectif, Tièmoko DAO, confirme le dépôt, hier lundi, d’un préavis de grève de 9 jours sur toute l’étendue du territoire national, à compter du lundi 18 au vendredi 22 décembre 2017, reconductible à partir du mardi 2 au vendredi 5 janvier 2018, précise-t-il.
Ce vieux routier du monde syndical enseignant justifie ces mesures comme une réponse contre la mauvaise foi du gouvernement à ne pas respecter ses engagements consignés dans le protocole d’accord signé les deux parties le 15 octobre dernier. Selon les termes de ce protocole, le gouvernement devait aux enseignants du fondamental et du secondaire un statut particulier autonome qui tarde à se matérialiser, regrette M. DAO. Plus le temps passe, plus ils découvrent le dessein inavoué du régime à torpiller le processus, indique le conférencier.
« À une semaine de la fin de la session budgétaire, il n’y a pas d’écoute sur l’examen de notre statut particulier. Le dossier, après son adoption au conseil des ministres, est arrivé largement en retard à l’Assemble nationale, indique-t-on. Le gouvernement a tout préparé pour que le dossier ne soit pas adopté lors de cette session », accuse le responsable syndical.
Outre la cessation du travail, les notes d’évaluation des élèves seront également prises en otage jusqu’à la satisfaction des besoins, prévient M. DAO, en légitimant que le collectif ne dispose que de ces moyens pour contrarier les pouvoirs publics.
« Un syndicat, c’est sa capacité de nuisance. Notre situation ne s’arrangera pas sans déranger. Nous allons également subir des conséquences de ces manifestations. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement s’il veut l’accalmie. Au sein du collectif, nous avons utilisé tous les moyens légaux pour parvenir à ce statut particulier », prévient-il.
D’un ton plus virulent, Adama FOMBA, à son tour, déclare : « Plus jamais il nous faut ce statut, qu’il neige ou qu’il pleuve. La réussite et le développement de l’école malienne dépendent de ce statut particulier autonome des enseignants. Le gouvernement veut nous tromper, mais nous ne serons pas dupés. Il n’y a plus de recul. Il n’y aura plus de repos ».
Furieux, il s’étonne du silence des parents qui ne pipent aucun mot sur cette situation comme s’ils ne sont pas concernés. Or, poursuit-il, leurs enfants n’ont pas d’avenir sans enseignant.
De son côté, Amadou COULIBALY n’est pas optimiste pour une résolution de la question à temps. Sans aucun doute, cette année, l’école malienne sera à genou, présage-t-il.

Par Sikou BAH

Info-matin

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