L’atelier régional de démarrage du programme « Accélération des investissements pour la sécurité alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystèmes » en Afrique de l’Ouest a débuté le lundi 11 décembre 2017 à l’hôtel Laïco El Farouk de Bamako. Organisé par le Partenariat Régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP-AO), en collaboration avec la CEDEAO, cette rencontre de trois jours est co-parrainée par le ministre de l’Énergie et de l’Eau et le commissaire pour la sécurité alimentaire du Mali.
Pendant trois jours, les représentants du Partenariat régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest et ceux de la CEDEAO échangeront sur le programme Accélération des investissements pour la sécurité alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystèmes en Afrique de l’Ouest. Il s’agit de répondre aux défis majeurs des demandes croissantes en nourriture, eau et énergie auxquels font face les pays de l’Afrique de l’Ouest. Le président du Partenariat régional de l’eau en Afrique de l’Ouest, Professeur Amadou Hama Maiga a rappelé dans son discours que le rapport co-publié en 2017 par la FAO et ses partenaires intitulé « Renforcer la résilience pour favoriser la paix et la sécurité alimentaire » a souligné une sous-alimentation chronique en Afrique de l’Ouest. Celle-ci est passée de 9, 9 % de la population en 2011 à 11,5 % en 2016. Le président du Partenariat régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest a salué l’adoption par le Mali et les pays de la sous-région des documents de stratégie pour la Relance et le Développement Durable (CSREDD) ainsi que plusieurs documents de développement sectoriel. Il a aussi exhorté à l’adoption de l’approche Nexus. « Il est désormais convenu d’adopter l’approche Nexus dans les processus de développement, et pour ce qui concerne la sécurité alimentaire, il s’agit du Nexus « Eau-Energie-Alimentation-Ecosystème », a-t-il plaidé. Amadou Hama Maiga a défini cette approche comme un processus intégré et durable d’allocation et d’utilisation des ressources, dont l’eau et la terre, en vue d’assurer la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire tout en renforçant la résilience climatique des communautés et des Etats.
Coordination des efforts
Coordonner les efforts afin de minimiser les compromis et maximiser les synergies, tel est le sens du concept Nexus/ Liens Eau-Energie- Alimentation. L’élaboration de ce programme a débuté en 2015 par des projets pilotes impliquant 28 pays dans les 5 régions de l’Afrique dont 4 pays sont de la région Afrique de l’Ouest : le Benin, le Burkina Fasso, le Mali et le Nigeria. Il a pour objectif de favoriser une compréhension globale des interconnexions de la sécurité alimentaire et nutritionnelle avec l’approche Nexus EEAE. Il permettra dans un contexte de changement climatique, aux pays de la CEDEAO, aux organismes de Bassins Transfrontaliers (OBT) et aux Etats de l’Afrique de l’Ouest de mieux insérer l’approche Nexus dans leurs politiques, stratégies, plans et interventions.
Pour la commissaire adjointe à la sécurité alimentaire du Mali, ce programme constitue une réelle opportunité « pour une meilleure coordination de l’action et le développement des synergies nécessaires entre ces différents secteurs essentiels pour le développement durable ». « La sécurité alimentaire est la base de tout développement humain », a-t-elle ajouté. Pour la commissaire adjointe « on ne peut pas parler de sécurité alimentaire sans eau, sans énergie en dehors des écosystèmes indispensables à la vie. » Elle a regretté l’insécurité alimentaire au Mali malgré les potentialités dans le secteur agricole.
Une quarantaine de participants prennent part à cet atelier. Il s’agit des représentants de différents partenaires et institutions d’appui technique travaillant sur des initiatives liées au Nexus EEAE au niveau régional et dans des pays pilotes de l’Afrique de l’Ouest : l’Union africaine, le NEPAD, la CEDEAO, le CCRE (Centre de Coordination des Ressources en Eau-Afrique de l’Ouest) , de l’autorité du Bassin du Niger (ABN) , de l’Autorité du Bassin d Volta ( ABV), de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) ; le Ministère de l’Énergie et de l’Eau et le Commissariat à la sécurité Alimentaire du Mali ; le Ministère des Ressources en Eau et le Ministère Fédéral de l’Agriculture et du Développement Rural du Nigeria ; le Ministère de l’Eau et des Mines et le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pèche du Benin ; le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement et le Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques du Burkina Faso ; du CILS, de la FAO, du FIDA, de la GIZ , de l’UE, de l’ADECIA-France, des organisations régionales d’agricultures, notamment.
Le ministre du Mali de l’Énergie et l’eau, Malick Alhousseini, a, dans son intervention d’ouverture remercier les participants pour avoir choisi le Mali pour la tenue de cet important atelier sur lequel beaucoup d’espoir est fondé. Il a appelé les participants à être assidu et s’approprier le contenu du programme. Tout en les remerciant, ainsi que les partenaires, le ministre a déclaré ouvert l’atelier de démarrage du programme- Accélération des investissements pour la sécurité Alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystème en Afrique de l’Ouest.
journal du mali