Bamako, 27 août (AMAP) Le blocage de la Route nationale (RN)1 Kayes-Bamako par des manifestants, déclenché la semaine dernière, a fait une première victime collatérale parmi les usagers, dans la nuit du samedi 25 août 2019, aux environs de 21 heures, a appris l’AMAP de source proche de la famille
Moustapha Coulibaly, habitant de Sirakoro Dounfing, a percuté les barricades installées à Kati Sanafara, avant de chuter de sa moto. La tête du jeune homme de 24 ans et récemment marié a cogné une des grosses pierres qui bloquent la route. Conduit à l’hôpital de Kati, les médecins ont diagnostiqué un traumatisme crânien auquel le motocycliste n’a pas survécu.
« Moustapha est sorti de la maison à Sirakoro Dounfing, vers 21 heures, pour acheter quelque chose à Kati. Sa femme lui avait déconseillé de sortir à cette heure un peu tardive. Moustapha n’a pas écouté car il avait l’habitude de sortir à des heures pareilles et, surtout, n’étant pas dans le secret de Dieu, pour savoir ce qu’il allait survenir », a raconté un proche parent, lors de ses funérailles, dimanche, au Badialan II.
Et un autre de déplorer avec émotion : « Il s’est marié, précisément, le 17 mars dernier et sa femme est enceinte ».
Le même weekend, un malade a rendu l’âme dans un bus sur l’axe Kayes-Bamako. Et un autre passager a failli mourir. « Il a fallu que le malade, qui était dans notre bus, meure pour qu’on nous laisse passer vers Kolokani. Ce fut le même scénario lorsque nous sommes arrivés à Kati. Un passager a perdu connaissance. C’est alors que les manifestants nous ont autorisés à passer le barrage. Heureusement, la vie de ce dernier a été sauvée », a dit un voyageur venu de Kayes. Selon lui, le blocus de la Route nationale Bamako-Kayes causera plus de perte aux usagers et riverains qu’à l’Etat ou au gouvernement.
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