L’ONU a condamné mardi l’usage « disproportionné » et « inacceptable » de la force. « De nombreux protestataires ont été blessés, dont certains gravement », d’après des rapports reçus de plusieurs villes du pays, a déclaré Ola Almgren, coordonnateur résident des Nations unies en Birmanie. Un médecin birman a affirmé que les militaires avaient également tiré à balles réelles, à en juger par les blessures subies par deux jeunes hommes hospitalisés dans un état critique.
La communauté internationale condamne les violences
Les États-Unis ont également « condamné fermement la violence à l’encontre des manifestants ». Ils ont renouvelé leur appel à respecter la liberté d’expression du peuple birman et à « restaurer le gouvernement démocratiquement élu ».
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a évoqué l’adoption de nouvelles sanctions contre l’armée birmane : « Nous sommes en train de revoir toutes nos options », a-t-il déclaré devant les députés européens, soulignant toutefois que ces mesures ciblées ne devaient pas frapper la population. Il était à ce stade impossible d’obtenir une estimation du nombre de blessés auprès des hôpitaux.
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Un vent de contestation inédit
Ces derniers jours, des centaines de milliers de manifestants ont défilé à travers le pays, réclamant la libération des personnes détenues, la fin de la dictature et l’abolition de la constitution de 2008, très favorable à l’armée. Ce vent de contestation est inédit depuis le soulèvement populaire de 2007, la « Révolution de safran » menée par les moines et violemment réprimée par les militaires.
Le risque de répression est réel dans le pays qui a déjà vécu près de 50 ans sous le joug des militaires depuis son indépendance en 1948. Depuis le 1er février, plus de 150 personnes – députés, responsables locaux, activistes – ont été interpellées et sont toujours en détention, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, basée à Rangoun. Le putsch du 1er février a mis fin à une brève parenthèse démocratique d’une décennie.