L’association « Information, Communication et Plaidoyer au service de la Protection Sociale au Mali » (ICP-Mali), que dirige notre confrère Ousmane Daou, non moins Directeur de Publication de l’hebdomadaire Midi-Info et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) étaient s’étaient retirées à Kangaba, le mardi dernier, pour présenter aux représentants d’une cinquantaine d’organes de presse nationale les avantages de la migration vers le système biométrique d’identification des bénéficiaires des prestations de l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Dans la présentation du nouveau système, Dicko Diéminatou Sangaré, Directrice du système d’information de la CANAM, a expliqué le bien-fondé de cette décision de passer au système biométrique. « Depuis sa création, l’AMO fait face à des difficultés comme la sécurisation des données, la montée en charge du volume des feuilles de soins, l’identification des bénéficiaires de soins, le contrôle des droits, le retard de paiement des prestataires et surtout la fraude qui menace d’extinction le système de sécurité sociale. » Des dysfonctionnements qui exigent de la CANAM qu’elle s’adapte aux contextes par des moyens plus révolutionnaires. La biométrie permettra ainsi « d’assurer la pérennité de l’assurance maladie par l’identification et la reconnaissance biométrique, la dématérialisation des feuilles de soins, la production des cartes biométriques à puce et le respect des délais de paiement des prestations. »
De la carte biométrique AMO à puce
La carte biométrique AMO comporte le logo de la CANAM, gravé sur une puce incorporée. Elle ressemble à une carte bancaire avec notamment une date d’émission, un numéro NINA, l’identité complète de l’assuré ou l’ayant-droit, etc. La carte est rechargeable par le moyen de bornes de mise à jour installées dans les centres partenaires de la CANAM comme les antennes INPS locaux, les PMI. Les bornes de mises à jour sont surtout connectées au serveur central de la CANAM.
A quand l’opérationnalisation du système biométrique ?
Il y a des étapes à franchir pour l’entrée en vigueur du système biométrique. Acquis en 2015, le système biométrique AMO s’est installé et déployé depuis 2016. En parallèle, certains cadres de la CANAM (formateurs des formateurs) ont été formés en France. La migration des données de l’ancien système vers le nouveau est en cours depuis 2016. L’interconnexion des services partenaires au serveur de la CANAM, assurée par l’AGETIC, se poursuivra jusqu’en 2018 et les cartes biométriques à puce ont commencé à être disponibles entre 2016 et 2017. L’utilisation des équipements nouveaux avec la carte se fait déjà (2017) et la dématérialisation se poursuivra progressivement jusqu’en 2020 ; date d’entrée effective en vigueur des nouvelles cartes biométriques à puces AMO.
Pour le Président d’ICP-Mali, le « duo CANAM et presse ne fera que gagner. » Il a dit la reconnaissance de son organisation et de l’ensemble de la presse malienne à la CANAM et à sa direction à laquelle une attestation de reconnaissance et un Ciwara ont été décernés.
Quant à Jean-Marie Sagara, Préfet-adjoint de Kangaba, l’Assurance maladie obligatoire est « la plus belle œuvre que l’Etat ait inventée. Si elle n’existait pas, il faudrait la créer. »
Au nom du Directeur Général de la CANAM, Aliou Mady Diallo, chef cellule Communication de la CANAM, a salué un partenariat fécond avec la presse, qui dans son rôle de veille, contribue à amoindrir l’ampleur de la fraude sur l’AMO.
Dr Mady Diawara et Sériba Traoré ont également entretenu les représentants de la cinquantaine d’organes de presse malienne de l’importance du système biométrique pour contrecarrer la fraude à l’AMO et ainsi, sécuriser les prestations. Toute chose qui concourt à non seulement moderniser le service, mais surtout à éviter à la CANAM une banqueroute certaine.
Habi Kaba Diakité
Source: L’Enqueteur