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BCS SA : qui protège les malfrats ?

Lumière sur un scandale de faux chèques avec un détournement de plus de 38 millions F CFA

bcs banque commerciale sahel

L’affaire a défrayé la chronique au mois de décembre 2015. Mais que s’est-il réellement passé à la Banque commerciale du Sahel (BCS SA) ?

Tout commence le lundi 22 juin 2015, lorsque la Banque commerciale du Sahel (BCS SA) a appelé à l’Unité nationale de coordination du Projet régional de facilitation des transports et du transit en Afrique de l’Ouest pour confirmer un chèque de 21 250 000 F CFA émis au nom de Ousmane Camara.

Après vérification, le chèque n’était pas de ladite unité. La banque a dès lors mis le détenteur du chèque à la disposition de la Brigade territoriale de la gendarmerie de Bamako-coura.

Le lendemain mardi 23 juin 2015, la BCS SA se rend compte que le nommé Ousmane Camara avait déjà décaissé le 19 juin, une somme de 38 755 980 F CFA sur le compte du projet. La banque a de nouveau signalé à l’Unité nationale de coordination du projet, laquelle s’est rendue compte à son tour que le chèque incriminé est faux. Et le chèque qui correspond à ce numéro dans le chéquier du projet est disponible, vierge, non utilisé et sécurisé dans un coffre-fort. Deuxièmement, les signatures du faux chèque sont falsifiées et ne sont pas du tout conformes aux signatures réelles des signataires déposées auprès de la banque. Troisièmement, aucun des signataires du compte n’a été appelé par la banque pour confirmer ce chèque. Quatrièmement, le nommé Ousmane Camara n’est pas connu du projet et n’a aucun lien avec celui-ci.

L’Unité nationale de coordination du projet a alors porté  plainte contre le sieur Ousmane Camara auprès du tribunal de grande instance de la Commune II en s’opposant ainsi au paiement de ce faux chèque.

Malgré la dénonciation de Sidi Boubacar Sidibé dit Aba et de Mme Bah Mariema Sidibé par le premier détenu, Mohamed Dramé, ironie du sort ou triste réalité, c’est le responsable administratif et financier Daouda Moussa Koné, économiste de son Etat et non moins époux de la DGA de la BCS SA et dont le numéro de téléphone piraté aurait servi à donner des instructions pour le paiement du faux chèque, qui a été mis sous mandat de dépôt. Il n’a eu son salut qu’en faisant appel au service du jeune et brillant avocat Me Demba Traoré, ancien député et ancien ministre.

En dépit des campagnes médiatiques et politiques avec leur corollaire de diffamations et de dénigrements, l’homme aurait bataillé très dur avec le soutien de sa famille, de son avocat et de ses collaborateurs pour sortir sa tête de l’eau et sauvegarder tant soit peu son honneur et sa dignité qui ont été bafoués.

Grace à la compétence et au professionnalisme de l’équipe de la Brigade d’investigation judiciaire sous la direction de l’increvable Papa Mamby Kéita alias « l’Epervier du Mandé »; la vérité a commencé à triompher et les têtes ont commencé à tomber.

Ainsi, il s’est avéré qu’un réseau de spécialistes en communication et en informatique opère à plusieurs niveaux. Les membres du réseau seraient en mesure de faire du piratage des numéros de téléphone. A l’aide d’équipements qu’ils disposent, ils peuvent appeler un téléphone A avec un téléphone B mais en faisant apparaitre le numéro d’un téléphone C sur le téléphone B (affichage virtuelle).

Ce réseau opèrerait de connivence avec certains agents de la Banque ; il existe un système d’arnaque via brouteurs ; et le réseau serait protégé à de très hauts niveaux.

Qui sont les vrais auteurs ?

Mohamed Dramé de nationalité ivoirienne pris avec une fausse carte d’identité au nom d’Ousmane Camara et un faux chèque de 21 250 000 F CFA ; il médite actuellement sur son sort à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Ousmane Camara  qui a frauduleusement soustrait 38 755 980 F CFA aurait comme surnom Gouznow, il s’appellerait aussi Adama dit Nos. Il est toujours en fuite. Il y a aussi Sidi Boubacar Sidibé dit Aba, lequel serait le convoyage des fonds et celui qui recrute en dernier ressort ceux qui sont chargés des retraits frauduleux. Il est en prison. Mohamed Tahar Haidara serait le cerveau de la bande. Il serait le chef section compensation de la BCS SA ou a lieu le vol, il serait aussi le gestionnaire du compte sur lequel a lieu l’opération. Il aurait fourni des informations relatives au compte à la bande. Il aurait été dénoncé par le détenu, arrêté puis libéré. Il serait passé aux aveux et aurait remboursé sa part du butin (6 000 000 F CFA). Suspendu par la banque, il circule librement en attendant le procès. Abdel Kader Kéita dit Baba serait le spécialiste en piratage de numéro de téléphone. Il a été dénoncé par Sidi Boubacar Sidibé dit Aba et Mohamed Tahar Haidara. Il serait en fuite. Mme Bah Mariama Sidibé, agent guichetière de la banque, inculpée dans le dossier. C’est par elle que tout le circuit de l’opération se serait diligenté. Non détenue, elle est toujours en activité à la banque. Moussa Maiga, guichetier titulaire, absent au moment des faits. Il a été interpellé et dit n’avoir aucun lien avec cette arnaque.

Il est à noter que Sidi Boubacar Sidibé, Abdel Kader Kéita, Ousmane Camara, Mme Bah Mariema Sidibé sont tous de Badalabougou. Et Mohamed Tahar Haidara serait ami de Abdel Kader Kéita.

Alors Questions. Bientôt 10 mois après les faits, qui en voulait à Daouda Moussa Koné et à sa famille ? Après avoir passé aux aveux, reconnu les faits et remboursé sa part du butin, pourquoi Mohamed Tahar Haidara circule librement ? Quelle réparation pour le préjudice causé à Daouda Moussa Koné et à son service ?

Affaire à suivre

 

Abdoulaye Diakité

Source: Autre presse

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