La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) a organisé hier, une conférence régionale sur l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest à Dakar.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal, Amadou Ba en présence du gouverneur de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Koné, du directeur général adjoint du Fonds, Mitsuhiro Furusawa et de nombreuses autres personnalités. A la conférence ont participé des experts de la finance, des banquiers de la zone UEMOA, des représentants de la société civile et du secteur privé. La rencontre a aussi associé les pays de la CEDEAO pour mieux développer les stratégies.
Le thème principal de la conférence était : « Finance pour tous : promouvoir l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest ». La rencontre de Dakar avait pour objectif d’examiner l’impact de l’inclusion financière sur la croissance et la réduction de la pauvreté en Afrique de l’Ouest. Compte tenu de l’importance de l’inclusion financière dans le processus de développement et de son rôle de plus en plus reconnu en matière de lutte contre la pauvreté, elle a permis d’échanger sur les enjeux, les défis et les meilleures stratégies pour élargir l’accès des populations de la CEDEAO aux services financiers.
Parlant de la contribution du FMI à l’amélioration de la qualité de vie des populations de l’Afrique de l’Ouest, le directeur général adjoint du Fonds monétaire, Mitsuhiro Furusawa a expliqué à l’ouverture que son institution entretient un dialogue constructif avec la BCEAO sur la question. La présente conférence quant à elle, permet d’inclure d’autres partenaires dans ce dialogue, a-t-il ajouté.
A Bamako ici, où la presse a couvert l’ouverture à partir du siège local de la BCEAO, le conseiller du directeur national de la Banque centrale, Youssouf Bréhima Coulibaly a expliqué que le développement est intimement lié à l’accès des populations aux services financiers. « On a remarqué que dans les pays les plus développés, les populations ont accès au système bancaire et d’une façon plus large aux services financiers. Dans ces pays, le taux d’accès aux services financiers atteint 95%. Dans les pays du Maghreb, il dépasse 40% et dans notre région, il est relativement plus faible », a-t-il indiqué. Faisant l’historique de l’inclusion financière dans nos pays, il a rappelé qu’au début des années 1990, on avait constaté que les banques à elles seules ne pouvaient pas permettre l’accès de toute la population aux services financiers. C’est ainsi qu’on a fait la promotion des institutions de microfinance. A un moment donné, on s’est rendu compte que même avec les institutions de microfinance, l’accès aux services financiers était faible et on est allé vers les émetteurs de monnaie électronique comme Orange Money, Mobicash et même à la finance islamique, a-t-il ajouté. Donc c’est cet ensemble qui englobe à la fois, le système bancaire, la microfinance, le système de monnaie électronique et la finance islamique qu’on appelle inclusion financière, a-t-il souligné. Poursuivant, il a précisé qu’en incluant tous ces acteurs ensemble, l’UEMOA a actuellement un taux d’accès aux services financiers de plus de 60% pour les adultes (au dessus de 15 ans). Au Mali, ce taux est d’environ 63%. Dans certains pays de l’UEMOA, il atteint 80% comme l’a indiqué le ministre sénégalais de l’Economie et des Finances. L’UEMOA compte 108 millions d’habitants et sa population adulte est estimée à 60 millions d’habitants.
Youssouf Bréhima Coulibaly a indiqué qu’aujourd’hui, l’objectif de l’UEMOA, c’est de faire en sorte que le plus grand nombre puisse avoir accès aux services financiers. Aussi, des actions sont en cours au niveau des institutions nationales et internationales à cet effet. D’ailleurs, une stratégie régionale au niveau de l’UEMOA a été adoptée en juin dernier. Cette stratégie vise à faire en sorte que dans les 5 prochaines années, le taux d’inclusion financière puisse être plus relevé.
Les thèmes examinés au cours de la rencontre sont : « Inclusion financière, croissance et réduction de la pauvreté : une vue d’ensemble », « Inclusion financière dans l’UEMOA : état des lieux et stratégie de promotion », « Promotion de l’inclusion financière : politiques et pratiques », « Expériences régionales et internationales en matière de politique et promotion de l’inclusion financière », « Les potentialités de la Finance islamique », « Banques, micro-finance et finance numérique : potentialités et défis de la supervision.
F. MAÏGA