Le nouveau sélectionneur des Aigles se projette, déjà, vers la deuxième phase des éliminatoires et affiche sa confiance pour la suite des événements. Pour lui, le Mali reste maître de son destin et se doit de se qualifier pour le Top 12
L’Essor : Quelle analyse faites-vous de ce dernier match et la défaite des Aigles contre le Nigeria ?
Rémi Giuitta : «Je suis très fier du comportement des joueurs. C’est vrai que l’équipe a perdu, mais elle n’a rien lâché. Jusqu’à la dernière seconde, tout le monde s’est battu. Nous avions l’orgueil et la fierté de montrer notre vrai visage. Nous avons très bien défendu et posé, par moment des difficultés au Nigeria.
C’est important aussi pour la construction de l’équipe et la fenêtre du mois de juin. Il y a quand même un bémol : nous avons fait beaucoup d’erreurs offensives qui nous ont coûté des points. Les Nigérians ont marqué 23 points à cause de nos pertes de balle. La différence s’est faite surtout dans le contrôle émotionnel.
Des joueurs ont voulu, pas de façon malsaine, sauver l’équipe, devenir le héros, tenter des choses difficiles, au lieu de rester discipliné, lucide et calme. Nous avons manqué un peu de sérénité. C’est ça qu’on doit corriger si on veut progresser et se qualifier pour la 2è phase. Nous avons fait beaucoup de bonnes choses en peu de temps.
Il y a aussi des choses à corriger et à régler par le travail. Au mois de juin, nous aurons un stage plus long, parce que les clubs seront en vacances. Nous allons prendre le temps de préparation qu’il faut pour être prêt pour la phase retour».
L’Essor : Quels commentaires vous inspire le niveau de ce groupe B des éliminatoires, avec la présence, notamment, de l’ogre nigérian ?
Rémi Giuitta : «Le niveau est bon et le groupe est assez homogène. Nous avons vu qu’entre le Mali, l’Ouganda et le Rwanda, il n’y a pas une grosse différence à l’heure actuelle. Il y a plus de vécu à l’Ouganda et au Rwanda, parce que les joueurs travaillent beaucoup ensemble dans l’année. Ils ont débuté la préparation plus longtemps que nous.
Le Nigeria, en termes de talents individuels, est au dessus de la mêlée. Mais, aujourd’hui, on aurait pu le faire douter. Il ne nous a pas dominés de la tête et des épaules, comme ils ont dominé les deux matches d’avant (contre l’Ouganda et le Rwanda, ndlr). Aujourd’hui, nous avons la capacité de nous qualifier et on se doit de terminer dans les trois premiers du groupe. Nous ne sommes pas en mauvaise posture. Il nous faut battre le Rwanda et l’Ouganda, lors du tournoi au Nigeria. Ce sera notre priorité : gagner ces deux matches. Une victoire peut même suffire pour se qualifier. Pourquoi pas aller faire une grosse surprise contre le Nigeria. Mais c’est surtout le Rwanda et l’Ouganda qu’il faut gagner pour finir dans les trois premiers et se qualifier au Top 12».
L’Essor : Selon vous qui est le favori du groupe B ?
Rémi Giuitta : «Pour l’instant, c’est le Nigeria, il faut reconnaître la valeur des Nigérians. Ils ont gagné les trois matches et dominé chaque adversaire. Ils ont beaucoup de talents. Ikechukwu Somto Diogu a fait 8 saisons dans le NBA, contre 5 pour Benjamin Uzoh. Le Nigeria possède des grands joueurs qui ont beaucoup d’expériences et qui ont l’habitude de jouer ensemble en sélection.
Dans ce contexte, nous avons fait bonne figure. Certes, ce match contre le Rwanda à l’ouverture nous reste à travers la gorge, parce qu’avec cette victoire ça aurait été le tournoi quasi-parfait. Mais, j’ai dis aux joueurs que c’est une cicatrice qu’on va garder et qui va nous servir au mois de juin».
L’Essor : Vous êtes sélectionneur du Mali et en même temps entraîneur d’un club français. Comment gérer le cumul ?
Rémi Giuitta : «C’était difficile avant, c’est pourquoi nous n’avons pas pu s’accorder pour l’Afrobasket. Parce que ça portait préjudice, soit à l’un, soit à l’autre. On a préféré intelligemment de ne pas faire la compétition. Avec la nouvelle organisation de la FIBA avec des fenêtres internationales, les clubs s’arrêtent. Les compétitions ont lieu pendant que les championnats sont arrêtés. Ça ne porte pas préjudice à mon club, ni au Mali. Au mois de juin, les clubs sont en vacances, la saison est finie. C’est aussi sur une période dans laquelle mon club n’est pas en compétition. C’est vrai que c’est un programme chargé, mais il n’y pas de déséquilibre et personne n’est lésé ou favorisé».
Interview réalisée par
Ladji.M.DIABY
Source: Essor