Nous vivons une culture capitaliste néo-libérale, où les enfants sont de plus en plus les cibles privilégiées des industries de l’armement, qui ont bien compris que si l’on familiarise les enfants très tôt avec la violence, l’on accroît les chances que plus tard ils en deviennent des consommateurs «loyaux». Pourtant, de moins en moins, des efforts sont faits pour protéger les enfants de ces jeux vidéo violents et pour leur apprendre à porter un regard critique sur ceux-ci.
Cette éducation est absolument indispensable aujourd’hui, surtout lorsque l’on comprend un peu les moyens que l’oligarchie militaro-industrielle met en œuvre pour calibrer à la nuance près leur marketing pour capter les enfants et les adolescents. À court terme, l’exposition à la violence (réelle comme virtuelle) entraine une augmentation des affects agressifs et des pensées ayant trait à l’agression. On observe, de plus, un éveil physiologique (notamment une accélération du rythme cardiaque). Les effets à court terme concernent donc essentiellement les états internes du joueur de JVV. Ils résulteraient principalement de l’amorçage de schémas de pensée préexistants. Le temps d’exposition n’influencerait donc pas l’impact à court terme : une fois les schémas activés, quelle que soit la durée de jeu, les conséquences seront sensiblement identiques.
À long terme, l’exposition répétée à la violence des jeux vidéo entraînerait un changement, manifestement persistant des croyances, des attitudes et des attentes susceptibles de favoriser l’agressivité et faciliterait leur développement. La répétition est un élément indispensable pour créer un changement significatif de ces facteurs personnels (croyances, attitudes, attentes, interprétation, jugement, normes), puisque ceux-ci sont relativement stables. Ces remaniements pourraient modifier les réactions automatiques à des scènes ou des pensées violentes.
Les théories les plus récentes expliquent les effets à long terme de la violence observée par l’apprentissage de nouveaux schémas de pensée agressifs, des schémas qui deviennent plus accessibles, la désensibilisation à la violence et l’habituation et la culture de la peur et de la violence. Le rôle de l’environnement social de l’enfant semble essentiel sur l’impact à long terme de la violence issue des médias.
En effet, la famille d’un adepte des JVV pourrait constituer un facteur de protection si elle décourage les comportements violents et qu’elle lui apporte une éducation qui condamne la violence. De même, un environnement familial qui encourage les comportements violents risquerait d’exacerber l’effet de la violence des jeux vidéo.
Sambou Sissoko
Le Démocrate