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Banque : Un client « floué » par la BDM-SA, se retourne contre elle

Présentée comme le leader du domaine, la Banque de développement du Mali (BDM-SA) est loin d’être une référence pour beaucoup de ses clients dont certains se disent « floués  et humiliés » dans les mots et dans les faits. Parmi ceux-ci, il y a Sadio Maïga, médecin ophtalmologiste. Il dit son ras-le-bol.

 Entre la Banque de développement du Mali et ses clients, l’histoire d’amour ne tiendrait qu’à des détails financiers. Sadio Maïga, client de la banque en question depuis deux décennies fait ce témoignage.

Les faits

Nous sommes en décembre 2012, entre deux fêtes religieuses, Dr. Sadio Maïga se rend une après-midi de mercredi à l’agence Boubacar Sidibé du Grand marché de Bamako pour une opération de retrait avec sa carte magnétique « Cauris ». Arrivé au guichet automatique, les choses ne se passèrent comme prévu. Après une première tentative échouée au premier guichet automatique, dont la machine à sous ne déclarait disponible que la somme de 10 000 F CFA, M. Maïga n’avait qu’à ressayer pour espérer pouvoir retirer les 100 000 F CFA qu’il sollicitait.

Il effectua avec succès ce 2e essai au second guichet. Mais avant de quitter les lieux, il constata qu’un autre client venait de réussir sans coup férir son opération dont le montant dépassait les 10 000 F CFA que la machine affiche sur l’écran comme disponible. Un doute transperça alors la tête de Maïga qui se demandait si c’est son argent qui a été perçu par cet autre usager qu’il venait de croiser.

Il se rendit tout naturellement au guichet pour vérifier. A l’aide de sa carte « Cauris » introduite pour la seconde fois, il se rendit compte qu’il a été débité de 200 000 F CFA. Sur place, il ramasse un ticket oublié par ce client et qu’il considérait comme un indice en cas d’enquête.

 

Surprise désagréable

Le lendemain 27 décembre 2012, il se rendit à l’agence principale 2 de la BDM pour en avoir le cœur net. Reçu par un agent de la banque (une dame), Maïga fut informé que son solde a été déduit de 100 000 F CFA (montant effectivement retiré et reconnu par le client) mais aussi qu’il le sera d’un autre montant de 100 000 F CFA pour une opération effectuée ce jour même (le 27 décembre).

Le client explique à l’employée de la banque qu’il ne s’est même pas rendu au guichet à cette date à plus forte raison tenter une opération de retrait. Toutefois, il narre le couac de la veille (c’est-à-dire la bonne opération et celle échouée du 26).

Après s’être déclarée incompétente, la dame a envoyé le client plaignant rencontrer un certain Coulibaly. Après l’avoir religieusement écouté, celui-ci l’assure qu’un traitement diligent sera réservé à sa requête. Rendez-vous a été pris pour le lendemain aux fins de poursuivre le traitement de la requête. Mais entre-temps M. Coulibaly a conseillé le plaignant de ne pas tenir compte du relevé fait par son collègue (la dame) sur feuille volante, mais de se référer sur les écritures disponibles dans la machine.

Au rendez-vous du 28 décembre 2012, une demande de régularisation fut établie par M. Coulibaly pour être envoyée à la direction générale où se trouvent les services techniques en charge du dossier. Alors que le client attendait d’être restitué de ses 100 000 F CFA querellés, l’attente ne cessait d’être longue.

 

Coup de théâtre

Des semaines passent mais rien ne change pour le client dont la colère a été notifiée au plus haut responsable de la banque. Au PDG, Sadio Maïga explique que « ce n’est pas le montant (100 000 F CFA) qui lui importe mais le fait de le faire tourner en rond ».

La réponse de cette coresponsable sonne comme un coup de tonnerre pour le plaignant. Dans une correspondance cosignée du Pôle financier et juridique et de la direction de la gestion des risques des engagements et des affaires juridiques, le plaignant fut stupéfait d’apprendre que sa réclamation est non fondée.

Pis, sur rapport de la direction de l’inspection générale, la banque accuse son client de faire une fausse déclaration alors qu’il aurait perçu tous les deux montants. Elle étaye son argumentaire par des clichés du client pris au moment des opérations avec la caméra incorporée des guichets automatiques.

 

Défaillance technique, accusation gratuite ou légèreté ?  

Reconnu en partie par le plaignant, l’argumentaire de la BDM-SA est souvent contradictoire, voire superficielle en d’autres points. Alors que le débat porte sur l’opération réussie du 27 décembre lui ayant indument déduit 200 000 F CFA au lieu de 100 000 F CFA, la BDM tente de confondre son plaignant avec un relevé du 24 décembre.

M. Maïga dit n’avoir jamais nié une opération le 24 décembre. Une autre contradiction non la moindre dans l’argumentaire de la banque, c’est la carte « Cauris » classique. Avec cette carte, le client ne peut pas effectuer une opération de plus de 100 000 F CFA par jour.

Alors qu’elle dit avoir les preuves en images (photos) contre son client plaignant, la BDM n’a pu trouver mieux qu’une supposée « mention Cash Taken » comme pièces à conviction.

Pis, dans la même affaire, la banque aurait tenu des langages hétérogènes. Dans un premier temps, elle soutenait (avec pièces à convictions ou supposées) que les deux opérations de Dr. Maïga ont été effectuées un jour et son lendemain. Mais cette hypothèse n’était que mirage. Car, l’heure indiquée être celle à laquelle il a effectué l’opération l’a trouvé en face d’un agent (M. Coulibaly) de la banque en train de réclamer une perception injustifiée.

Dr. Maïga dit être choqué d’être présenté par la banque comme quelqu’un qui n’est pas à sa première tentative. Pour laver l’affront, l’ophtalmologiste a déjà constitué un avocat pour engager un bras de fer judiciaire.

A l’analyse de cette affaire qui prend une tournure judiciaire, on se demande si la BDM a une défaillance technique dans sa monétique (guichet automatique) ou si c’est l’ambition de conserver le fauteuil de leader se fait sur le dos des clients ?

Affaire à suivre.

Drissa Tiéné

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