Le Cercle de Bandiagara est défavorisé par la nature. Seulement 10% des terres y sont cultivables. L’environnement nutritionnel est donc très fragile. C’est pour renforcer les capacités des ménages pour une agriculture sensible à la nutrition et catalyser la production et la consommation des aliments riches en micronutriments qu’un nouveau projet vient d’être conçu. Il est dénommé « Projet améliorer la résilience et la nutrition des populations vulnérables au Mali ». Le lancement a eu lieu le 28 février. Cette date restera dans les anales de la cité historique de Nagabanou (Bandiagara).
Le projet a été initié et sera mis en œuvre par le gouvernement et la FAO avec l’appui financier de la coopération allemande. Il s’agit d’une expérience pilote de l’approche caisse de résilience combinée à la méthode champs-écoles agropastorales et de la vie.
Doté d’un financement de plus d’un milliard de Fcfa mis à disposition par la coopération allemande pour une durée de trois ans (2015-2017), le projet interviendra dans 64 villages des 8 communes du Cercle de Bandiagara (Dandoli, Doucombo, Pignari-Bana, Wadouba, Soroly, Borko, Kendié et Bandiagara). Le nombre total des bénéficiaires directs est estimé à 18.000 personnes reparties entre 3000 ménages.
La cérémonie de lancement du projet était présidée par le directeur de cabinet du gouverneur, Boukary Koïta. Elle a donné lieu à une grande fête animée par une pléiade d’artistes locaux et des séquences de danse de masques dogon. Plusieurs personnalités y ont participé : l’assistant à la représentante de la FAO chargée du programme, Modibo Touré, le représentant du ministre du Développement rural, Jean Parfait Dacko, une représentante du ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Mme Fanta Marie Traoré (conseiller technique chargé de l’action humanitaire).
On notait aussi la présence du chef de bureau régional de la FAO à Mopti, Salif Foulani Sissoko et de la coordinatrice du projet, Mme Bagayoko Fatoumata Konaté.
Le 1er adjoint au maire de la commune urbaine de Bandiagara, Amadou Bah et le représentant du président du Conseil de Cercle, Bréhima Telly ont souhaité la bienvenue aux différentes délégations et se sont naturellement réjouis du choix porté sur le Cercle de Bandiagara pour expérimenter ce projet pilote, au moment où les activités complémentaires de revenus pour les habitants de la zone (artisanat et tourisme) sont pratiquement au point mort depuis le début de la crise sécuritaire dans le pays.
Le représentant de la FAO, Modibo Touré a noté que le Mali est un pays sujet aux catastrophes naturelles récurrentes telles que les sécheresses et les inondations. Comme les autre pays du Sahel, les taux d’insécurité alimentaire et de malnutrition chronique y sont parmi les plus élevés dans le monde. Il a aussi expliqué que le choix des 8 communes bénéficiaires du projet est basé sur l’évaluation de la situation alimentaire effectuée par le Système d’alerte précoce (SAP) à l’issue de la campagne agricole 2013-2014. Cette évaluation avait établi que plus de 50% des communes situées sur le Plateau dogon risquent de connaitre des difficultés plus ou moins importantes suite à la baisse notoire de leurs productions agro-pastorales.
Le représentant du gouverneur de la Région de Mopti, Boukary Koïta a salué l’exemplarité des relations entre le Mali et la République fédérale d’Allemagne qui apporte un accompagnement de qualité afin d’aider notre pays dans la voie vers les Objectifs du développement durable qui vont prendre le relais des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
La cérémonie de lancement du projet a été suivie d’un atelier de présentation de l’initiative aux autorités locales et aux bénéficiaires. Cette rencontre qui s’est déroulée dans la salle des conférences du Conseil de Cercle de Bandiagara a été mise à profit par la coordinatrice, Mme Bagayoko Fatoumata Konaté pour édifier les acteurs sur les critères de choix des bénéficiaires.
D. COULIBALY
Amap-Mopti
source : L Essor