Les examens officiels ont commencé ce lundi sur toute l’étendue du territoire nationale. Les enseignants grévistes ont pris d’assaut certains centres d’examens. A Bamako, plus précisément au centre d’examen de Lafiabougou, les épreuves se déroulent dans le calme en ce premier jour. La stratégie des enseignants n’a pas encore eu le dessus même si elle est dans l’optique de se renforcer.
Ce lundi 9 août 2021, marque le 1er jour des examens officiels au Mali. Les épreuves ont commencé dans plusieurs centres du pays. Le déroulement de cette phase de l’année académique se tient dans un contexte social dominé par les grèves répétitives des enseignants. D’ailleurs, le dernier mot d’ordre de grève, appelle à « la désobéissance civile » avec pour effet immédiat la fermeture des centres d’examens, a aussi pour objectif d’empêcher la tenue des examens officiels. Ils demandent le respect de l’accord par le gouvernement.
Parallèlement, les autorités pour éviter une année blanche pour les apprenants ,ont sollicité les enseignants du secteur privé pour la surveillance des épreuves.
Nous sommes allés ce lundi au centre d’examen Mamadou Sarr à Lafiabougou, dans la capitale pour prendre le pouls de cette première journée d’examen pour les élèves du Brevet de techniciens des filières secrétariat, impôts et domaines. Les examens pour ce centre se dérouleront jusqu’au jeudi de la semaine en cours.
Pour cette première journée, les élèves de chaque filière ont un total de trois épreuves. A notre arrivée dans ce centre d’examen de Lafiabougou, l’épreuve de français qui se tenait de 08h à 11h pour les élèves en secrétariat de direction était en cours. Dans les différentes salles de classe, l’on pouvait avoir un quota de deux surveillants par classe. Dans allés ou devant des salles de classe, des sacs et affaires personnelles des apprenants soigneusement rangés, à l’écart de ces derniers . A l’intérieur des salles d’examen, c’est un calme plat avec des élèves concentrés sur leur épreuve. Même si le port du masque n’était pas au rendez-vous pour la plupart des apprenants qui ont répondu à l’appel, en cette période de pandémie sanitaire à coronavirus, la distanciation sociale entre les candidats quant à elle était réglementaire.
Mais avant le début de ces épreuves ce lundi, les candidats nourrissaient la crainte et la hantise de ce que pourrait devenir cette journée à cause des différents mouvements des enseignants annoncés depuis des jours. « on a eu peur parce qu’on est candidat et voir que les examens pourraient être empêchés ce n’était pas réconfortant. Mais depuis ce matin, avec la présence des forces de l’ordre, nous avons commencé les épreuves avec plus de quiétude » explique Maryam Cissé, élève en secrétariat de rédaction et candidate au Centre d’examen Mamadou Sarr., après l’épreuve de français qu’elle dit avoir abordé avec sérénité.
Dans certaines régions du pays, des débordements seraient observés dans certains centres d’examens notamment à Sikasso rapportent les réseaux sociaux. Les enseignants auraient aussi manifesté dans la région de Kayes en solidarité au mot d’ordre de grève relatif à « la désobéissance civile » lancé afin d’empêcher la bonne tenue des examens officiels.
A Bamako, devant le centre d’examen Mamadou Sarr que nous avons visité, les autorités ont mis en place un dispositif sécuritaire pour permettre le bon déroulement des épreuves. La présidente du centre d’examen Mamadou Sarr, madame Togo Awa Saye précise que « chaque fois qu’il y a des examens officiels, il y a toujours des forces de l’ordre qui viennent pour sécuriser ». En ce qui concerne l’impact de la grève sur le déroulement des examens dans ce centre, l’officielle précise qu’ « il y a eu des absents parmi les surveillants », mais ces derniers « ont été remplacés par les enseignants du privé ainsi, nous avons pu avoir deux surveillants par classe » explique t-elle.
Ce matin, les enseignants s’étaient rassemblés au Cap de Lafiabougou à Bamako pour empêcher la tenue des épreuves. Etant arrivé tard sur les lieux, ils n’ont pu empêché ni, aux élèves, ni au corps enseignant présent au centre d’examen Mamadou Sarr de poursuivre leurs activités. « Nous étions là ce matin pour empêcher la tenue de ces examens officiels » réitère Sibili Kanté, Secrétaire général du Syndicat national de l’éducation de base (SYNEB)_Cap Lafiabougou. Le syndicat ne compte pas abandonner le mot d’ordre relatif à « la désobéissance civile ».
Idelette BISSUU
Source : Journal du Mali