Le Balanishow est un phénomène qui est en passe de révolutionner tout le Mali. Des poses très lascives, des enchainements subjectives, le balanishow déchaine la passion, certains y voient une preuve de dynamisme de la culture et d’autres dénoncent son caractère presque pornographique. Ce qui sûre, le balanishow est capable de drainer des foules immenses et survoltées.
On lui a même découvert quelques connotations politiques. Bref, tous les attributs sont réunis pour faire du balanishow un véritable phénomène de société qui balance et qui électrise. C’est chaud et c’est très chaud. Reportage.
La nuit vient de tomber, le petit quartier de Darsalam sort petit à petit de sa torpeur, ce soir. C’est la fête. Cette nuit, le petit quartier de Darsalam a un privilège, les jeunes filles et garçons danserons le balanishow. Des danses et prestations exceptionnelles dont personne ne sait si le quartier se remettra.
On ne peu plus seulement parler de spectacle, mais plutôt d’un phénomène. La folie balanishow a largement dépassé les lisières de la capitale malienne, les grandes villes du Mali y ont déjà succombé et même les petits villages suivent désormais le chemin.
Un succès dû en grande partie au management des Disc Jockeys communément appelés DJ. Les rois de la discipline, c’est eux.
Poses lascives, attitudes subjectives, déhanchement subversif, aujourd’hui le balanishow est le phénomène le plus controversé que le Mali n’est jamais engendré. Mais néanmoins, le phénomène fait déjà le beau jour de quelques quartiers Bamakois.
« Tous ces gens qui crient ici au scandale, le soir c’est leurs enfants qui sortent pour regarder le balanishow. Ici, ce que les gens disent et font, c’est diamétralement opposé. Personnellement, je ne trouve pas de choquant. Mieux, je trouve qu’à partir de là le Mali va se faire connaitre. Je m’en fou de ce que les gens disent. Il y a des ministres, des députés, des policiers, des gendarmes qui organisent le balanishow », a déclaré avec fierté un DJ qui a souhaité garder l’anonymat. A la question de savoir s’il gagne de l’argent, notre interlocuteur répond par l’affirmatif.
Avant disparaitre, le balanishow a encore de beaux jours et chaudes nuits devant lui. A Darsalam comme dans les autres quartiers de Bamako, il est toujours un fond de commerce apprécié des consommateurs. Il aura été pour certains une raison de vivre, pour d’autres un moyen de survivre et pour tous un tremplin.
A.T.Dansoko
La rédaction