La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé hier la 14è édition de sa Journée de diffusion des comptes extérieurs du Mali. Le thème était : «Les mesures de réduction durable du déficit du compte courant au Mali».
L’ouverture des travaux a été présidée par le représentant du ministère de l’Économie et des Finances, Diakaridia Dembélé. Elle a enregistré la présence des représentants des institutions internationales et régionales, des services centraux de l’État, des directeurs généraux des sociétés, des banques et établissements financiers, etc.
De l’analyse des chiffres clés de la balance des paiements 2020 présentés par le directeur national de la BCEAO, il ressort que les exportations de biens se sont élevées à 2.759,4 milliards de Fcfa, en hausse de 28,1% par rapport à 2019.
Cette performance s’explique par la forte progression du cours de l’or en 2020. Ce métal jaune représente 82% de nos exportations. Il est suivi du coton avec 6% pour des montants évalués respectivement à 2.263 milliards et 162 milliards de Fcfa.
Les importations de biens FOB, c’est-à-dire en excluant le fret et l’assurance, se sont établies à 2.469 milliards de Fcfa, en baisse de 2,3% par rapport à 2019.
Ce faisant, la balance commerciale qui est la différence entre exportations et importations de biens est ressortie excédentaire de 290 milliards de Fcfa en amélioration par rapport à 2019. Cette évolution, selon le directeur national de la BCEAO, est imputable à un rythme de progression des exportations plus élevé que celui des importations.
Quant au solde courant, il est ressorti à -218,5 milliards de Fcfa en 2020, après -755,0 milliards en 2019. Il représente -2,2 % du Produit intérieur brut (PIB). Les critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) prévoient un maximum de -5% du Pib.
Le solde global s’est établi à 450,8 milliards de Fcfa, après 264,2 milliards de Fcfa. Cette évolution du solde globale s’explique, aux dires de Konzo Traoré, par l’amélioration de la balance commerciale, sous l’effet de l’augmentation de la valeur des exportations conjuguée à celle de la baisse des importations.
Le thème de cette 14e édition, selon le directeur national de la BCEAO, revêt une importance capitale pour notre pays. En effet, a expliqué Konzo Traoré, le déficit courant de la balance des paiements persiste.
Cela, a-t-il souligné, dans un contexte marqué par la mise en œuvre de programmes ambitieux de développement et la permanence des incertitudes sur la mobilisation des flux de financement étrangers qui ont, jusqu’ici, permis de couvrir le déficit courant.
Cette situation constitue un risque pour la viabilité des comptes extérieurs, a indiqué le directeur national de la Banque centrale. L’économie internationale fait également face à une crise sanitaire sans précèdent. Ses effets affectent la demande des principaux produits exportés ainsi que les flux financiers attendus. Toute chose qui aurait un impact négatif sur la balance des paiements, a analyse Konzo Traoré.
Cette journée est devenue un rendez-vous annuel inscrit dans l’agenda national, a noté le représentant du ministère de l’Économie et des Finances. Diakaridia Dembélé a félicité les acteurs pour la régularité dans la production de la balance des paiements. Cet instrument fondamental pour l’analyse, la décision et la formulation des politiques économiques est, selon lui, de «mieux en mieux connue des décideurs politiques et des acteurs du secteur privé».
Selon lui, la production des statistiques sur la balance des paiements et des statistiques monétaires fait partie intégrante du schéma directeur de la statistique 2020-2024. Elle vise à doter le Mali d’un Système statistique national performant à même de produire, analyser et diffuser des données de qualité couvrant les besoins des différents utilisateurs, a expliqué Diakaridia Dembélé.
Anne-Marie KÉITA
Source : L’ESSOR