La peur sinstalle dans le camp des soutiens à la candidature dIBK. Cest ce que lon peut déduire de larrestation de Bakary Togola, grand supporter dIBK de 2013 à nos jours. Du fond de sa cellule, il crie à la trahison.
« Les élections sont terminées. Ceux qui crient ont faim. Il faut leur graisser un peu la patte, ils vont se taire et lon aura la paix ». Tels sont les propos de Bakary Togola, président de lApcam au Premier ministre dalors SBM, parlant des opposants.
Bakary Togola, un fervent soutien fervent supporter du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita lors de la présidentielle 2018 qui se croyait intouchable, est aux arrêts. Du fond de sa cellule, il promet de faire éclater la famille présidentielle dans les prochains jours, voire les prochaines semaines.
Cité dans plusieurs dossiers de détournements de fonds, le président de lApcam était depuis fort longtemps dans la ligne de mire du Pôle économique et financier. Resté inflexible malgré les pressions et les interventions, le procureur a finalement placé en détention le puissant président de lAssemblée permanente des chambres dagriculture du Mali (Apcam), un très proche du pouvoir en place quil aurait financé à coût de plusieurs millions de F CFA.
Dans cette affaire et dautres, le procureur du Pôle économique promet daller jusquau bout pour la manifestation de la vérité. Lors de son interrogatoire, Bakary Togola aurait donné des détails en faisant des révélations pour orienter lenquête. Il se trouve déjà entre les quatre murs à Bamako-Coura, convaincu que dautres ly rejoindront dans les prochains jours. « Bougouni examen ! » comme dirait lautre.
Cest la veille citoyenne de la presse et des activistes qui a permis de lever le voile sur des détournements pour permettre au Pôle économique dinterpeler Bakary Togola. Cest bien cette dénonciation publique et anonyme qui a contribué à son interpellation et à la mise en exécution de sa détention. Et pour éclairer la lanterne des journalistes, le procureur a animé un point de presse dans la salle du Tribunal de la Commune III samedi dernier.
Occasion pour lui de donner la bonne information sur ce sujet qui alimente les débats ces derniers jours. Le président lApcam a été interpellé dans les affaires de ristournes des producteurs de coton suite aux propos dun lanceur dalerte qui a fait connaitre lexistence de malversations financières à la Confédération des sociétés coopératives de producteurs de coton (C-SCPC).
Celui-ci a mis à disposition tous les documents et a aidé à faire comprendre les lignes comptables desdits documents. Selon le procureur, les investigations ont permis de faire savoir que de 2013 à 2019, la CMDT a octroyé 13,431 milliards de F CFA à la C-SCPC.
De cette somme, seuls 8,854 milliards ressortent de la comptabilité, et 4,886 milliards se sont volatilisés. Le total non justifié et reproché à Bakary Togola est de 9,462 milliards. Ainsi, la décision douverture dune information judiciaire pour détournement de deniers publics sur la base de faux et usage de faux, soustraction frauduleuse et autres malversations a été ordonnée par le procureur.
Bakary Togola, PCA du C-SCPC, est présumé principal auteur des faits. Et au procureur Kassogué de précisé que « nous ne sommes pas dans lacharnement, nous ne sommes pas dans une chasse aux sorcières. Nous sommes dans lobjectivité et limpartialité ».
Selon le procureur du Pôle économique, lenquête préliminaire est bouclée et le juge en charge de linstruction va poursuivre les investigations et vérifier, si les sommes octroyées sont conformes. Les enquêtes vont continuer et les coauteurs et complices vont répondre de leurs actes. Six personnes sont suspectées dans cette affaire des ristournes.
Bakary Togola, le tout puissant président de la chambre dagriculture du Mali serait dans le « gouffre » de la politique. Il a été utilisé par les politiciens pour assouvir leurs desseins et le jeter après comme lon jetterait des épluchures dorange. Dans cette affaire de malversations, Bakary Togola ne pourrait payer seul. Dura Lex Sed Lex.
Ibrahima A. Tiocary Fulany Printemps
Source : ÉchosMédias