Après ceux du Diplôme d’étude fondamentale (DEF), proclamés le jeudi dernier, les résultats du Baccalauréat malien sont apparus le samedi 31 août 2019.
25,12% de taux de réussite. Tel est le résultat du Bac 2019 au Mali. Comparé aux résultats de l’année 2018 où il y a eu un taux de réussite de 28,57%, on se rend compte qu’il y a eu une régression de 3,45% cette année.
Sur 108 925 candidats ayant pris part à cet examen, seuls 27 661,96 sont déclarés admis soit un nombre de redoublants s’élevant à 81 563,04 élèves. Ce qui fait un taux de redoublement de 74,88%. Une situation qui ne désemplit pas nos salles de classe déjà victimes de la pléthore d’effectif.
À partir de ces calculs, on se rend compte du niveau de dégradation du niveau scolaire au Mali. Cette année, pouvons-nous attribuer la responsabilité de cette tragédie aux élèves ? Nul n’est sans savoir que les écoles, notamment publiques, sont restées fermées pendant près de six mois. Pour cause : un bras de fer entre les enseignants, réclamant des améliorations de conditions de travail, et les autorités en charge de l’éducation. Les élèves des structures publiques n’ont eu droit aux cours qu’au mois de juin. Une manière qui a été pour le gouvernement une technique pour se sauver la peau et empêcher aux partenaires techniques et financiers de l’école malienne de réclamer les sommes englouties, si l’année n’était pas sauvée. Comme on le dit, ce sont les élèves ont ramassé les pots cassés.
L’autre face du médaillon, c’est qu’en analysant à fond, on découvre que depuis la venue au pouvoir du président actuel en tant que chef d’État, les taux ne font que baisser. Rappelons-nous qu’en 2017, il était de 32,64% contre 28,57% en 2018.
Cette dégringolade ne doit nullement être hissée comme le résultat d’un quelconque effort de la part des autorités éducatives. Ce n’est nullement une marque de fierté, mais plutôt une honte pour elles, puisque c’est la preuve de leur échec patent à apporter des solutions rapides aux problèmes de l’école malienne. La France, sur laquelle nos autorités ne cessent de se référer dans leurs actions, est passée de 87,9% de taux de réussite en 2017 au Bac à 88,3% en 2018. En 2019, elle s’est retrouvée avec un taux de réussite, au même examen, de 88,1%.
De 2013 à nos jours, au cours de quelle année nos enfants ont pu avoir une scolarité normale, sans perturbation ? Nous ne nous rappelons pas. À côté de cela, la prolifération des écoles privées, qui fonctionnent le plus souvent sans avoir de véritables enseignants spécialistes de leur domaine, constitue un autre handicap. Un problème encouragé par le manque de suivi dans nos établissements. Il importe de trouver une solution à ce sujet si on veut redorer l’image de l’école malienne.
Le Mali a plus que jamais besoin d’une véritable réforme de son système éducatif, afin d’adapter les programmes scolaires aux goûts des enfants. L’exécution disproportionnelle de programmes en déphasage avec le goût des enfants et les besoins du marché de l’emploi, constitue également, un autre facteur qui plombe l’éducation malienne.
En attendant qu’on porte un regard sincère sur nos écoles, les enfants des pauvres sont obligés de prendre leur mal en patience, et étudier, tout en sachant qu’ils ont été sacrifiés, pour des générations entières.
F. TOGOLA
Source : Le Pays